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Attentat de Nice : six ans après, deux "héros" confient leurs traumatismes de cette soirée "horrible"

Au sixième jour du procès des attentats de Nice, deux hommes qui ont tenté d’arrêter le conducteur du camion ont témoigné à la barre. Franck et Alexandre racontent, au bord des larmes, le drame.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Stive
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Devant le palais de justice de la cité, à Paris, avant l'ouverture du procès de l'attentat de Nice, le 5 septembre 2022.  (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Ils sont ceux que l'on a surnommé les "héros" : Franck et Alexandre ont tenté d'arrêter la course folle du camion-bélier de 19 tonnes le soir du 14 juillet 2016 à Nice, sur la promenade des Anglais, avec pour seule arme leurs mains nues. 

Face à la cour d'assises spéciale de Paris, les deux hommes ont témoigné, souvent avec émotion et parfois au bord des larmes, leurs tentatives pour mettre fin au périple meurtrier du Tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, tué par la police après avoir fauché des centaines de personnes dont de nombreux enfants, laissant 86 morts dans son sillage. Et un point commun relie les deux hommes de 38 et 55 ans aujourd'hui : le traumatisme, six ans après. 

>> Procès de l'attentat de Nice : ce qu'ont dit les sept accusés à la barre

Les deux hommes, aux physiques imposants, parlent dans un filet de voix. Le plus jeune, Alexandre, a poursuivi ce soir-là le camion en courant, avant de se faire braquer par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, arme à la main. Des balles - sans doute tirées par des policiers - sifflent autour de lui. Le tueur lui donne un coup de crosse sur la tête. "Je tiens quand même à ma vie, donc j’ai lâché la poignée du camion... Je suis reparti dans l’autre sens. Et là, j’ai vu une quarantaine de personnes complètement écrasées", glisse-t-il. "C'est horrible de vivre quelque chose comme ça, poursuit Alexandre. Je venais de me marier, mais ça n’a pas tenu. Je suis devenu invivable. Je ne supporte quasiment plus rien."

Juste avant, à la barre, Franck parle lui de "syndrome crépusculaire". Le Niçois, qui a été décoré de la Légion d'honneur en juillet 2017 pour son geste héroïque, garde de nombreuses séquelles de cette soirée d'épouvante qui continue de le hanter. Il raconte aussi sa tentative de suicide en 2019 et la culpabilité qui le ronge encore. Le 14 juillet, lorsqu'il poursuit le camion à scooter puis se bat avec le conducteur, "mais j’aurais voulu intervenir avant, explique Franck. Aujourd’hui, je veux juste que ça se termine."

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