Taxi-2 : la société de production de Luc Besson condamnée pour homicide involontaire
L’affaire remonte au 16 août 1999, pendant le tournage de Taxi-2, près de la porte Dauphine, à Paris. Rémy Julienne, cascadeur professionnel, doit lancer son véhicule sur un tremplin et sauter par-dessus deux chars d’assaut. Mais la voiture, une Peugeot 406, atterrit trop loin, au-delà des matelas de protection. Elle percute un caméraman. Fauché par le véhicule, Alain Dutartre, 41 ans, décède. Son assistant, Jean-Michel Bar, 26 ans, est grièvement blessé aux jambes.
A l’issue de l’instruction, le réalisateur du film, Gérard Krawczyk, et le producteur, Luc Besson, bénéficient d’un non-lieu. Seules deux personnes sont renvoyées en correctionnelle : le cascadeur Rémy Julienne et le producteur exécutif Bernard Grenet. Ce dernier est finalement relaxé.
Le 11 septembre 2007, la 31ème chambre du tribunal correctionnel de Paris ne reconnait donc que la culpabilité du directeur des cascades. Le parquet lui reproche de ne pas avoir pris toutes les précautions nécessaires pour la sécurité, et notamment d’avoir "négligé les calculs de vitesse et de longueur". Rémy Julienne est alors condamné à 18 mois de prison avec sursis, et 13.000 euros d’amende.
Mais, convaincue qu'Europacorp a aussi sa part de responsabilité, la famille de la victime décide de citer directement la société devant le tribunal. La cour d'appel lui donne raison et juge ses poursuites recevables.
Alors qu’en tant que personne morale elle avait été relaxée en première instance, la société de production de Luc Besson vient donc cette fois d’être condamnée à 100.000 euros d'amende pour sa responsabilité dans le décès accidentel du caméraman. Rémy Julienne voit quant à lui sa peine allégée à six mois de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende. Il devra en outre verser 60.000 euros de dommages et intérêts à la famille d'Alain Dutartre.
"C'est une décision très équilibrée", a réagi l'avocat de la famille de la victime. Pour Me Benoît Chabert, "il y avait évidemment des fautes de la société Europacorp, notamment pour la pression mise sur le tournage". " Pour la famille, il est important de savoir que Luc Besson, par l'intermédiaire de sa société, est aussi coupable ", a-t-il noté.
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