Supertanker contre voilier : "Je vois une masse rouge de plusieurs dizaines de mètres. Et puis un choc terrible"
Le plus souvent, les plaisanciers ou les pêcheurs victimes
de collisions en mer ne sont plus là pour témoigner. Le témoignage délivré par
Stéphane Place sur France Info est donc rarissime.
"La nuit est d'encre, on ne voit rien. Et là, comme une
immense vague et de la fumée. Je vois une masse rouge, gigantesque, de
plusieurs dizaines de mètres de haut. Et puis, un choc terrible."
C'est le début du récit de la nuit du 21 juillet dernier. Stéphane
Place et son coéquipier sont en train de ramener un voilier acheté en Espagne quand
ils sont heurtés par un supertanker au large de Toulon. Un "immeuble sur
mer " qui "disparaît comme il est apparu " malgré l'appel au
secours des deux plaisanciers. Ces derniers seront secourus par un hélicoptère
de la Marine nationale.
Non assistance à personne en danger
Il aura donc fallu trois mois pour retrouver la trace du
super tanker. Les autorités françaises ont réussi à pister le navire jusqu'à ce
qu'il entre à nouveau dans les eaux territoriales de l'hexagone. Le Duqhan
battant pavillon qatari a été saisi à Rouen. Il devra répondre au civil de la
perte de l'Argwen , le vieux gréement de Stéphane Place, mais aussi au pénal
pour non assistance à personne en danger.
Traumatisé
Mais ce n'est pas pour autant la fin du calvaire. "Tous
mes rêves ont disparu à ce moment là. Je vois un psychiatre toutes les
semaines. Je n'arrête pas de penser aux marins-pêcheurs, ces hommes de la mer,
qui sont les premières victimes de ces forteresses qui sont là pour faire du
business ".
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