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Spoliée par des notables bordelais : l’affaire Terrasson en procès

Ils sont six, tous des notables bordelais, à prendre place sur le banc des prévenus. Soupçonnés d'avoir dépouillé une vieille dame atteinte de la maladie d’Alzheimer, et dont la richesse était placée sous la protection de la justice. _ Au cœur de l’affaire, la relation amicale entre la veuve Terrasson et une voyante de la "haute", à Bordeaux.
Article rédigé par franceinfo
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Actualisé avec mise en délibéré de la QPC

La voyante Nicole Dumont, 55 ans aujourd'hui, est la principale accusée. Poursuivie pour "abus de faiblesse, association de malfaiteurs et abus de confiance aggravé par la vulnérabilité de la victime".
Egalement sur le banc des prévenus, trois hautes personnalités bordelaises : François-Xavier Bordeaux, un proche d’Alain Juppé, Jean-François Lhérété, directeur des Affaires culturelles de la ville, et Martine Moulin-Boudard, adjointe au maire en charge du patrimoine et par ailleurs avocate de Jeanine Terrasson.
Deux autres prévenus comparaissent pour leur rôle présumé complice dans la spoliation des biens de la vieille dame.

Car Jeanine Terrasson a du bien. Des appartements, du mobilier de valeur et des œuvres d’art dont elle faisait collection. Atteinte de la maladie d'Alzheimer, la vieille dame est placée sous curatelle renforcée.
En 2004, elle fait pourtant de sa voyante, avec laquelle elle entretient une relation amicale, sa légataire universelle.
Et les œuvres d’art disparaissent une à une, les comptes en Suisse de la veuve se vident, peu à peu.

Complot visant Alain Juppé

Depuis le début de l’affaire, les prévenus affirment qu’ils ont justement agi en faveur de Jeanine Terrasson. Pour mettre ses biens à l’abri des convoitises de gens mal intentionnés ! La vieille dame, bien que richissime, vivait quasiment à l’abandon dans son appartement du centre de Bordeaux.

Pour leur défense, ils précisent qu'un complot serait à l’origine de l’affaire. Un complot visant en réalité… Alain Juppé. Complot ourdi par une partie de la droite bordelaise et par des proches de Nicolas Sarkozy.
_ Alain Juppé n’a jamais souhaité commenter cette affaire, dont le tribunal correctionnel de Bordeaux devra démêler l’écheveau.

Mais l'audience pourrait être rapidement renvoyée : plusieurs avocats soulevant une QPC (question prioritaire de constitutionnalité) au sujet de plusieurs pièces versées tardivement au dossier.
_ L'audience a été suspendue en fin de matinée. Elle reprendra mardi matin.

Gilles Halais, avec agences

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