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Société Générale: Jérôme Kerviel toujours en garde à vue

Comme prévu, la garde à vue du courtier, soupçonné d’être à l’origine des 4,9 milliards d’euros de fraude à la Société Générale, a été prolongée de 24 heures. Jusqu'à demain, dans les locaux de la brigade financière à Paris.
Article rédigé par franceinfo
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C'est le chef de la section financière du parquet de paris qui l'affirme : l'enquête sur la fraude est “extrêmement fructueuse et progresse bien”. On n'en saura pas beaucoup plus... Juste que la garde à vue de Jérôme Kerviel a été prolongée de 24 heures, comme prévu par la loi.

Le fameux courtier a manifestement énormément de choses à raconter aux enquêteurs. Comment 4,9 milliards d'euros ont pu s'évaporer des comptes de la Société Générale, par exemple.

D'autant que banque se montre toujours très offensive dans le dossier -- à charge.
Dans un communiqué, elle révèle aujourd'hui que le courtier avait pris des positions frauduleuses pour beaucoup plus d'argent. “La position frauduleuse découverte le dimanche 20 janvier
s'élève à environ 50 milliards d'euros de nominal équivalent. La position a été débouclée en trois jours”, ce qui a abouti à la perte que l'on connaît.
Dernière précision, toujours communiquée par la banque : le trader avait commencé “fin 2006, début 2007, sur de toutes petites transactions, et a développé ce savoir-faire de fraude pour pouvoir aboutir à la mise en place, début janvier 2008, de cette énorme transaction de 30 milliards d'euros équivalents sur l'Eurostock, 18 milliards sur le Dax et 2 milliards sur le Footsie” (les bourses européennes).

A charge pour les enquêteurs de recouper ces assertions avec les dires du courtier. Car beaucoup pensent aujourd'hui que ce dernier a décidément les épaules un peu trop larges...

Le parquet de Paris opère sur le fondement de deux plaintes : l'une déposée contre X par un petit porteur pour "escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux", et l'autre déposée contre lui par la direction de la banque pour "faux et usages de faux en écritures bancaires" et intrusion ou "piratage" informatique.
_ Ces délits, qui se seront pas obligatoirement tous retenus, peuvent valoir de deux ans de prison pour le piratage informatique à cinq ans pour l'escroquerie, ainsi que des
sanctions financières.

Une affaire qui a pris une tournure politique

A la fin de sa visite en Inde, le président de la république s'est montré très critique sur les pratiques de certaines banques.

Le Parti socialiste a réclamé un débat à l'Assemblée nationale la semaine prochaine. Et devant les militants de son association Désirs d'avenir réunis à Paris, la socialiste Ségolène Royal a dénoncé un"invraisemblable scandale". “Si pour une banque comme la Société générale, sept milliards d'euros, c'est rien du tout, alors comment se fait-il
qu'elle matraque les familles qui ont un découvert bancaire ?.”

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