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Sculpture de l'émir Abdelkader vandalisée à Amboise : un acte "lâche et scandaleux", selon le président du conseil départemental d'Indre-et-Loire

Le monument avait été "érigé dans une volonté de rapprochement entre la France et l'Algérie", explique Laurent Vignaud, sous-préfet de Chinon.

Article rédigé par franceinfo - Manon Derdevet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
La statue de l'émir Abdelkader vandalisée quelques heures avant son inauguration, le 5 février 2022 à Amboise (Indre-et-Loire). (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Une œuvre représentant l'émir ​Abdelkader a été vandalisée dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 janvier à Amboise, en Indre-et-Loire. Elle devait être inaugurée samedi dans la matinée. "Une enquête de gendarmerie est en cours", précise à franceinfo Laurent Vignaud sous-préfet de Chinon.

"La statue a été abîmée, des morceaux du monument ont été tordus", précise Laurent Vignaud. Un monument "érigé dans une volonté de rapprochement entre la France et l'Algérie suite à la publication du rapport de Benjamin Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie", poursuit-il. Il indique que "ces faits ont été signalés en plus haut lieu".

Cette œuvre réalisée par l'artiste tourangeau Michel Audiard était dédiée à l'un des fondateurs de l'Algérie moderne, "devenu un homme de paix, ami de la France", selon le président du conseil départemental d'Indre-et-Loire. Il fut emprisonné par la France de 1848 à 1852 au château d'Amboise.

Le président du conseil départemental, Jean-Gérard Paumier (LR), condamne au micro de franceinfo "un vandalisme lâche et scandaleux".

"L'hommage de mémoire qui était prévu est devenu un hommage de combat contre la bêtise et la haine."

Jean-Gérard Paumier, président du conseil départemental

à franceinfo

"Abdelkader était un homme de dialogue entre Orient et Occident", insiste Jean-Gérard Paumier.

Interrogé par France Inter, le maire d'Amboise,Thierry Boutard, dit avoir "eu honte qu'on traite une œuvre d'art et un artiste de cette sorte. Le deuxième sentiment est bien sûr l'indignation", dit-il. "C'est une journée de concorde qui doit rassembler et un tel comportement est inqualifiable", conclut-il.

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