Sainte Rita, l'église des animaux, menacée de destruction
Edith est venue de Seine-et-Marne
pour prier à Sainte Rita. Une
petite église non classée dans le 15ème arrondissement de Paris dont les pierres ne sont
que dessinées sur le crépi. Edith ne se résout pas à sa disparition. "C'est
une église différente des autres et qui a une âme. C'est inexplicable... Mais je
ne pense pas qu'elle sera abattue ", dit cette fidèle.
Des avis de
démolition ont pourtant été affichés au début du mois et après 28 ans d'office à Sainte Rita, Monseigneur Dominique Philippe ne peut que regretter la décision de son propriétaire. "L'association
des églises catholiques apostoliques de Suisse vend à un promoteur qui veut faire un
immeuble avec des logements sociaux, mais n'a pas prévu de chapelle ",
explique le religieux.
Animaux autorisés et bénis une fois l'an
Dominique Philippe est archevêque de
l'église catholique gallicane, hors de l'autorité du Vatican. Il célèbre la
messe en latin et a la particularité d'accepter les animaux à l'office. Le 1er dimanche de novembre, lamas, dromadaires, zèbres, vaches, boucs ou encore perroquets y
sont même bénis. Les autres dimanches, plus ordinaires, les bêtes restent les
bienvenues.
Chaque semaine, François Lusinchi est accompagné de Vénus, son
caniche. Président de l'Association Paroisse Sainte Rita, il ne conteste pas
l'intérêt patrimonial limité du bâtiment de 1900, mais le défend bec et ongles.
Cette église en plein 15ème arrondissement lui rappelle un village, "une
rue, son église et ses maisons tout autour ", raconte-t-il. Selon lui, la détruire
pour faire un immeuble risque d'enlever à la rue tout "son cachet ". "Il n'y aura plus rien ", prédit-il.
Si la justice ne lui donnait pas
raison, François Lusinchi voudrait tenter de racheter les lieux en appelant aux
dons, notamment les Qatariens dit-il. Les fidèles comptent aussi sur
Sainte Rita, patronne des causes désespérées.
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