Sabotages SNCF: une revendication venue... d'Allemagne
Et si la "cellule invisible" de Tarnac n'avait rien à voir avec les sabotages de voies ferrées du mois dernier ?
A la mi-novembre, le quotidien berlinois Tageszeitung (TAZ) a reçu une lettre de revendication anonyme après le sabotage d'un convoi ferroviaire de déchets nucléaires. Le train transportant ces déchets entre la France et l'Allemagne avait mis plus de trois jours pour arriver au centre de stockage, durant le week-end du 11 novembre.
"Parce que nous en avons ras le bol, nous avons dirigé notre colère contre les lignes de transport de (déchets) nucléaires", écrivaient les auteurs de cette missive reçue par la TAZ et transmise à l'AFP.
"Avec des incendies criminels et des crochets métalliques, nous avons donné le signal de notre résistance sur les lignes Paris-Strasbourg, Paris-Lille, Paris-Rhône-Alpes, Paris Bourgogne, Ludwigshafen-Mayence (ouest), Kassel-région de la Ruhr (centre et ouest), région de la Ruhr-Hanovre (idem), Brême-Hambourg (nord) et plusieurs lignes des environs de Berlin", poursuit cette lettre.
Depuis un mois et demi, la police française enquête sur des actes de sabotage commis en novembre contre les chemins de fer français, qui ont entraîné de fortes perturbations. Le mode opératoire : l'accrochage de fer à béton dans les caténaires. Un groupe français anarcho-autonome de Tarnac, auto baptisé "cellule invisible", est soupçonné d'être à l'origine de ces dégradations, qualifiées de "terrorisme".
Dans le cadre de cette enquête, neuf personnes ont été mises en examen, dont deux sont encore en détention, et les sept autres sous contrôle judiciaire. La semaine dernière, l'un des suspects de Tarnac, Benjamin Rosoux, estimait que les faits reprochés n'avaient rien à voir avec du terrorisme et que le gouvernement cherchait à travers cette affaire à "diaboliser" les mouvements sociaux.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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