Rixe à Orly : "On doit traiter Kaaris comme une personne qui n'a pas eu d'autres choix que de se défendre"
L'avocat du rappeur s'oppose au maintien en détention de son client.
"On doit traiter Kaaris comme une personne qui n'a pas eu d'autres choix que de se défendre", a affirmé sur franceinfo lundi 20 août David-Olivier Kaminski, l'avocat du rappeur. Lundi, les dix suspects actuellement en prison après la rixe qui a opposé Booba et Kaaris à l'aéroport d'Orly le 1er août ont comparu, dans le cadre de l'appel de leur placement en détention provisoire qu'ils ont déposé. La Cour d'appel rendra sa décision jeudi. À l'audience, Booba et Kaaris ont fait profil bas et assurés qu'ils regrettaient leur altercation.
franceinfo : Le but était-il d'essayer de faire redescendre les tensions dans cette affaire ?
David-Olivier Kaminski : Le but de l'audience était de faire infléchir la décision du tribunal qui a placé Kaaris en détention provisoire. Quand des juges placent un homme présumé innocent en détention provisoire, il y a toujours un motif. Est-ce que c'est pour apaiser la situation ? Kaaris n'est pas à l'origine de cette rixe et a tout fait pour l'éviter. Est-ce que c'est pour garantir sa représentation en justice ? Ce motif n'est pas sérieux puisqu'il a toute les garanties : un domicile, une famille et un travail. Est-ce que c'est pour éviter un risque de réitération ? Ce risque est vraiment sans objet puisque Kaaris, je le répète et c'est la vérité judiciaire, n'a pas été à l'origine de cette crise et il a tout fait pour l'éviter. Au fond, il n'y a pas de motif sérieux. On a le droit d'avoir, même du côté du parquet, une approche un peu fantaisiste des critères du maintien en détention mais il faut être concret. Vous croyez vraiment que les gens vont se lever les uns contre les autres ? Ce n'est pas sérieux.
Vous suggérez un traitement différencié ? Que votre client soit libéré et que Booba, qui est à l'origine de la rixe selon vous, reste en détention ?
On pourrait prendre la situation d'une femme qui se fait agresser dans la rue. Cette femme esquive, part en courant, se fait rattraper par son agresseur et se défend. Dirait-on de cette femme qu'elle est auteur ? Je ne crois pas. Dans cette situation, on doit traiter Kaaris comme une personne qui n'a pas eu d'autres choix que de se défendre. Faire de la chirurgie judiciaire est le rôle des magistrats. Est-ce que c'est le rôle de la justice de mettre tout le monde dans le même sac ? Je ne crois pas. Personne n'aimerait être jugé ainsi.
Peut-être que le selfie pris par votre client dans sa prison de Fresnes et diffusé ce weekend sur les réseaux sociaux ne plaide pas en faveur de sa remise en liberté ?
C'est un selfie qui n'a pas été pris par lui. Quand on examine la photo, on s'aperçoit que Kaaris ne regarde pas, qu'il ne prend pas la pose. On comprend que ça a été pris à son insu. Il y a des photos très embêtantes qui circulent sur les réseaux sociaux, notamment des captures d'écran d'ordinateurs qui semblent appartenir à l'administration pénitentiaire. C'est quand même plus problématique de savoir comment les bons de cantine de Kaaris peuvent circuler. Depuis la semaine dernière, j'ai adressé un signalement au parquet de Créteil concernant ces diffusions sur Internet. Ça porte atteinte à la vie privée et la dignité de Kaaris.
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