Réforme de la garde à vue : premier bilan
Les avocats et les policiers se sont mobilisés dans l'urgence ce week-end, pour assurer cette nouvelle formule de la garde à vue. Dans l'ensemble, pas d'incident à signaler (sauf dans les Deux-Sèvres, où le bâtonnier a appelé les avocats à ne pas se rendre aux gardes à vue : cliquez ici pour voir notre article), mais avocats et policiers soulignent que des "ajustements" seront nécessaires.
_ Ce sera notamment le cas dans les départements où les avocats ne sont pas très nombreux : "il y aura certainement des difficultés lorsqu'il faudra attendre, dans certains barreaux, que l'avocat puisse arriver dans les locaux de la police ou de la gendarmerie, à plusieurs dizaines de kilomètres de chez lui", estime par exemple Christian Charrière-Bournazel, vice-président du Conseil national des barreaux.
Autre problème à régler rapidement : la rémunération des avocats commis d'office. Le ministère de la Justice a proposé, la semaine dernière, une indemnité de 300 euros. Le Conseil national des barreaux demande 366 euros.
Du côté des policiers, on ne signale pas d'incident particulier non plus, ce week-end. Mais cela s'explique aussi, selon Patrice Ribeiro (secrétaire général du syndicat Synergie Officiers), par la méconnaissance de la nouvelle loi : "depuis vendredi soir, très peu de gardés à vue ont demandé à être assistés d'un avocat".
_ Et lui aussi pointe les difficultés d'application des nouvelles mesures, en particulier le délai de carence, qui oblige les policiers à attendre l'arrivée de l'avocat avant de commencer à interroger le suspect.
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