Rallye du Var : nombreuses zones d'ombre après la mort de 2 spectateurs
Erreur humaine, défaillance technique, sécurité du circuit... L'enquête se poursuit pour déterminer les causes de l'accident qui a fait deux morts et 18 blessées, dont cinq graves.
De nombreuses questions se pose après le drame du Rallye du Var. Samedi 19 mai vers 16h30, des spectateurs ont été fauchés aux abords du village de Plan-de-la-Tour par la voiture n°63, par une Golf orange. Au lieu de tourner à droite, le véhicule est allé pratiquement tout droit, heurtant la foule derrière les rubans de sécurité, tuant deux personnes et blessant 19 autres, dont cinq gravement. Certains spectateurs ont été projetés à plusieurs mètres dans un champ de vignes.
Comment expliquer cette trajectoire ? "On essaie de comprendre: est-ce une défaillance mécanique, une défaillance du pilote, ou du copilote ?", a expliqué dimanche la procureure de la République de Draguignan, Danielle Drouy-Ayral, estimant que l'enquête serait longue. "C'est un dossier de fond et de longue haleine qui nous attend, avec énormément d'investigations".
• Une défaillance technique ?
"Nous allons saisir des experts incontestables pour des analyses poussées, notamment sur les métaux, pour savoir s'il y a eu des ruptures [avant le choc], ou si l'état de la voiture fait suite au choc", a dit la procureure de la République de Draguignan. La voiture, dont l'avant a été défoncé, sera soumise lundi à examen.
• L'erreur humaine ?
Les premières constatations effectuées par les gendarmes confirment une erreur de trajectoire de la voiture qui, au lieu de tourner à droite, a continué sa course pratiquement tout droit. Selon une source proche de l'enquête, "le pilote n'a pas pris le virage à droite et a continué sa course en se déportant sur la gauche, heurtant les spectateurs".
Les enquêteurs s'interrogent sur les raisons de cette erreur. Ils enquêtent notamment pour savoir si le co-pilote, chargé de lire les notes du road-book, aurait pu éventuellement se tromper dans la lecture, ou si le problème aurait pu venir de l'état technique du véhicule.
• L'expérience des pilotes
Le pilote et le copilote de la voiture qui a foncé dans la foule ont été placés en garde à vue dimanche pour être auditionnés, selon une source proche du dossier. Les deux hommes, qui avaient été hospitalisés samedi, l'un en état de choc, l'autre blessé au thorax, ont été transférés à la compagnie de gendarmerie de Gassin-Saint-Tropez.
Les deux hommes, nés en 1968, "sont des pilotes d'expérience, qui pratiquent depuis une quinzaine d'années ce genre de sport", et ils avaient en mains un véhicule neuf, a précisé la procureure. Des prélèvements ont été réalisés pour bilan de toxicologie et d'alcoolémie, nous ignorons pour le moment les résultats.
• La sécurité du parcours
L'organisation du rallye sera passée au crible apr les enquêteurs : dossier, placement des panneaux et balises, organisation des repérages... La ministre des Sports, Valérie Fourneyron, a estimé samedi que cet accident pose "la question grave de la sécurisation du public lors des manifestations automobiles".
Et dimanche, la ministre de la Jeunesse et des sports, Valérie Fourneyron a promis dimanche un "travail de fond" sur la sécurité des épreuves automobiles et assuré qu'il n'était pas question de prendre des "mesures intempestives". "Il n'est pas question de prendre des mesures brutales, intempestives, dans l'émotion, mais de prendre le temps d'avoir un moment de travail", a-t-elle ajouté.
Plusieurs rallyes automobiles ont donné lieu à des accidents mortels récemment. Le 28 avril, un spectateur de 65 ans, qui se trouvait dans une zone interdite au public, avait été fauché à Pompidou, au 43e rallye national de Lozère.
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