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Queen Mary II : jugement le 11 février 2008

Frustration et déception prédominent dans les familles des survivants de la catastrophe du Queen Mary II, au terme d’un procès où les prévenus n’auront cessé de se rejeter mutuellement la responsabilité de l’accident.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © REUTERS / Jacky Naegelen)

Après deux semaines et demie d’audience, le procès s’est refermé sur la parole des prévenus. "S'il y a une responsabilité ici, elle est sur le banc des prévenus, d'un côté comme de l'autre, et c'est maintenant au tribunal de la déterminer", a déclaré Patrick Boissier, le P-DG des Chantiers de l'Atlantique, précisant qu’il n’avait "rien à ajouter pour la défense des Chantiers".

Touchées par ces propos, les parties civiles ont toutefois quitté la salle d’audience avec un sentiment d’amertume, excédées par ce qu'elles ont présenté comme "une partie de ping-pong". Les avocats des chantiers navals ont mis en avant les "vices de conception" de la passerelle, avérés par des experts judiciaires. Ceux d'Endel (fabricant de la passerelle) ont rappelé au cours du procès que la structure livrée était initialement destinée à "l'embarquement de colis". Tous ont réclamé la relaxe de leurs clients et des huit salariés.

La semaine dernière, parties civiles avaient jugé les réquisitions du procureur de la République "trop faibles" et plusieurs personnes avait brièvement quitté la salle d'audience en signe de protestation.
_ Pierre-Marie Block avait réclamé l'amende maximale pour les Chantiers de l'Atlantique et Endel, le fournisseur de la passerelle (225.000 euros, plus 7.500 euros pour chacune des neuf contraventions), mais seulement de la prison avec sursis pour leurs huit salariés. Jugés pour "blessures et homicides involontaires", ils encourent trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende chacun.

Le 15 novembre 2003, la passerelle d’accès au paquebot géant, alors encore en construction aux Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), s'était effondrée. Des visiteurs et des salariés chargés de dépoussiérer les armoires électriques avaient fait une chute de 18 mètres, l’équivalent d’un immeuble de sept étages. L’accident avait fait seize morts et une trentaine de blessés.

Le jugement a été mis en délibéré au 11 février 2008.

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