PSG : fête gâchée, une trentaine de blessés et une polémique
Une dizaine de milliers de personnes étaient présentes place
du Trocadéro à Paris pour accueillir les joueurs du PSG. L'équipe est arrivée peu après
19 heures à bord d'un bus à Impérial. Mais dès la fin d'après-midi, la place
commençait à être envahie par des spectateurs.
> VOIR notre reportage images de la soirée qui dégénère au Trocadéro
Des premiers jets de fumigènes et des affrontements ont
alors éclaté entre une frange de supporters massés au pied du podium et des
stewards. Une barrière a ainsi été lancée dans la foule. Des spectateurs ont
ensuite escaladé une tour d'échafaudage en attendant le PSG.
Des problèmes qui ont modifié le protocole
obligeant les joueurs à effectuer un détour pour accéder au podium. Ils devaient être présentés individuellement au public mais la cérémonie n'aura finalement duré que quelques minutes. La tribune réservée à la presse a dû être évacuée après avoir été envahie.
Parade sur la Seine annulée
À l'issue de la cérémonie place du Trocadéro, les violences se sont déplacées sur les Champs-Élysées mais aussi au pied de la Tour Eiffel. Des échauffourées ont eu lieu entre les forces de l'ordre et des casseurs. Selon le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, des milliers de casseurs se sont déchaînés dans les rues de la ville en faisant preuve "d'une violence inouïe".
"On s'en fout du foot, on va tout casser ce soir (...) on va casser le plus de camions de police possible"
En raison de ces violences, la parade sur la Seine des joueurs du PSG a été annulée. La décision a été prise par le Paris Saint-Germain et son parraineur Nike "pour des raisons de sécurité". Dans la nuit, le club a déploré sur son site internet "une fête gâchée par quelques centaines de supporters". Le PSG a également exprimé son "profond regret" auprès de ses supporters "fidèles et passionnés d'avoir dû écourter les cérémonies de remise du trophée".
Selon la préfecture de police, 30 personnes ont été blessées – dont trois membres des forces de l'ordre. Vingt-et-une personnes ont été interpellées pour des jets de projectiles et des dégradations.
Manuel Valls "doit assumer sa responsabilité"
Ces débordements semblent être le fait d'anciens fans du PSG interdits de tribune au Parc des Princes à la suite du "plan Leproux" et de casseurs. Des fans très en colère depuis plusieurs mois. Une banderole "Liberté pour les ultras" a ainsi été accrochée.
Par ailleurs, à peine les joueurs partis, une polémique a commencé à naître. Les autorités ont-elles sous-estimés les risques ? L'UMP dénonce notamment "l'inertie indamissible de Manuel Valls" par la voix de Geoffroy Didier, secrétaire-général adjoint de l'UMP. Nathalie Kosciusko-Morizet – candidate à la mairie de Paris a dénoncé sur Twitter des "violences déplorables".
Les violences place du Trocadéro sont déplorables, alors que les Parisiens attendaient le titre depuis 19 ans. #PSG
— N. Kosciusko-Morizet (@nk_m) May 13, 2013
Le député-maire UMP du XVIe arrondissement de Paris, Claude Goasguen a lui demandé à Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, "d'assumer" sa responsabilité et de démissionner. Dans un communiqué publié sur son blog, Claude Goasguen a ainsi expliqué : "Il n'était pas compliqué de prévoir dans l'après-midi que des bandes venaient pour casser. La sécurité des personnes, des supporters, des joueurs et des journalistes n'a pas été assurée".
Selon Alliance, second syndicat des gardiens de la paix, les autorités ont "sous-estimé l'ampleur de l'évènement". Pour le Secrétaire national du syndicat, Fabien Vanheremyck :
"Nous avons été débordés alors que nous savions tous ce qui aurait pu se passer"
"Identifier les auteurs" (Manuel Valls)
Manuel Valls a répliqué dans la nuit de lundi à mardi expliquant dans un communiqué que "le dispositif de sécurité était important". Il a promis que "tous les moyens d'enquête disponibles seront mis en oeuvre dans les jours à venir pour identifier et confondre les casseurs à partir des bandes de vidéoprotection recueillies".
Lundi soir, la préfecture a défendu le dispositif de sécurité mis en place. Selon le préfet de police de Paris, "il n'y a pas eu de sous-estimation" . Ainsi, 800 policiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité de l'évènement. Et la préfet de police de lancer :
"Il n'y aura plus de manifestation festive sur la voie publique pour le PSG."
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