Cet article date de plus de treize ans.

Procès Viguier : l'amant "qui jouait au commissaire" à la barre

On l'attendait sur la réserve, lors de sa comparution au procès de Jacques Viguier, jugé en appel pour le meurtre de son épouse. Mais Olivier Durandet, l'amant de Suzanne Viguier, à la barre cet après-midi, n'a pas hésité à brosser encore un portrait cruel de son ancien rival : "{Un homme intelligent, brillant. Mais froid, manipulateur, impulsif, parfois violent}". _ Olivier Durandet, mis en cause pourtant lui aussi, pour mensonges et de manipulation de la justice, par la défense de Jacques Viguier, dans cette onzième journée de procès.

franceinfo

Radio France

Publié le 01/11/2011 23:00 Mis à jour le 02/05/2014 12:26

Temps de lecture : 2min

Ca fait dix ans que les deux hommes s'affrontent dans cette affaire : Olivier Durandet accusant Jacques Viguier du meurtre de sa femme, et celui-ci dénonçant l'empressement et les manœuvres de celui-là auprès de la police.
_ Mais les accusations d'Olivier Durandet ne se sont pas émoussées, avec le temps. Son placement en garde à vue, la semaine dernière, n'a pas non plus entamé sa hargne contre l'accusé. Jacques Viguier était, selon lui, "un homme intelligent, brillant. Mais froid, manipulateur, impulsif, parfois violent. Obsédé par le paraître
et sa réussite, sa carrière. Méprisant pour les autres, les
petits, les gens comme moi. "

Accusations...

À la barre, Durandet a raconté sa liaison commencée en 1998 avec celle qu'il appelait "Suzy", disparue en 2000, et réitéré ses accusations contre son époux. Le mobile du meurtre ? "Un mois avant sa disparition, Suzy lui avait annoncé en ma
présence, raconte-il devant la cour d'assises du Tarn, son intention de demander un divorce à l'amiable.
Jacques est devenu blême, il s'est mis à bégayer puis il est
parti comme un fou, en claquant des portes".

... et justifications

Mais l'amant a aussi dû se justifier, après les révélations de la semaine dernière. Il était apparu qu'il avait fouillé la maison des Viguier en compagnie de la baby-sitter, après la disparition. " C'est con, mais j'avais envie
d'être rassuré, monsieur le président. Je n'avais aucune
nouvelle de Suzy, je voulais en avoir, je l'aimais", s'est-il expliqué cet après-midi.

Réplique de l'avocat de Jacques Viguier Me Dupont-Moretti : " Vous êtes un menteur, un manipulateur, un spécialiste des
faux témoignages. Vous avez manipulé la moitié de la police de
Toulouse et, en plus, vous êtes un antisémite !"

Olivier Durandet alors conteste et explique qu'il attend autre chose de ce procès. "Dans mon attitude, aujourd'hui, il n'y a pas
de vengeance, pas de rancune. Le temps est passé. Je voudrais
juste une tombe pour Suzy, pour aller la pleurer. Pour le reste,
j'assume toutes mes erreurs".

Cécile Quéguiner avec agences