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Procès Kerviel : les témoins entrent en lice

Les premiers témoins doivent se présenter à la barre au lendemain de l'ouverture du procès de Jérôme Kerviel. Les dépositions de l'ancien patron de l'ex-trader de la Société Générale, Jean-Pierre Mustier et du président de l'Autorité des marchés financiers, Jean-François Petit, sont très attendues.
Article rédigé par franceinfo
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Après une ouverture triomphale, l'opéra judiciaire que constitue le procès de Jérôme Kerviel pourrait bien laisser entendre ses premières notes sombres pour l'ancien trader de la Société Générale. Les débats reprennent cet après-midi à 13 h 30 et ils seront consacrés aux premiers témoignages.

Le plus attendu sera sans doute celui de Jean-Pierre Mustier. A l'époque où Jérôme Kerviel creusait un trou de 4,9 milliards d'euros dans les caisses de la Société Générale, il était à la tête de la banque de financement et d'investissement, c'est à dire qu'il était le patron du trader. Secoué par le scandale et soupçonné par l'Autorité des marchés financiers (AMF), le “gendarme de la bourse”, il a démissionné le 6 août dernier.

Le nom de Jean-Pierre Mustier a beaucoup circulé dans l'instruction. Selon la défense, il était forcément au courant que le trader dépassait les limites des engagements sur les marchés financiers. Il avait accès aux comptes-rendus quotidiens des opérations. Jérôme Kerviel affirme qu'il constitue le premier maillon de la chaîne hiérarchique qui a fermé les yeux tant que ses acrobaties financières rapportaient de l'argent. L'avocat des petits actionnaires a lu à l'audience la retranscription d'une conversation téléphonique entre Jérôme Kerviel et Jean-Pierre Mustier au moment de la découverte de ses opérations, alors que les positions du trader étaient encore créditrices : “Si tu as gagné 1,4 milliard, c'est que tu es vachement bon. Ce que tu as fait, c'est emmerdant, mais c'est pas grave”, temporise alors Jean-Pierre Mustier.
_ La banque affirme que le prévenu a manipulé sa hiérarchie, alors qu'il savait qu'il dépassait les lignes.

DANIEL BOUTON ABSENT

Le second témoin très attendu sera Jean-François Lepetit, ancien président de l'AMF. Le grand absent sera l'ex-PDG de la “Générale”, Daniel Bouton, qui a démissionné de toutes ses fonctions en 2009, suite à diverses pressions. Cité comme témoin, il a envoyé une lettre lue hier à l'audience, dans laquelle il explique qu'il ne viendra témoigner que si le tribunal l'exige.

L'audience d'hier a vu un Jérôme Kerviel combattif. Seul prévenu dans cette affaire, il espère mettre en cause la banque, dont le système de contrôle a été sanctionné par la Commission bancaire après la découverte de l'affaire.

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