Procès Ferrara : trois coaccusés et leurs avocats quittent l’audience

Une audience d’assises sans accusés… et sans leurs avocats. Le procès Ferrara, qui s’est ouvert il y a un mois, est en tous points hors normes. C’est même une "situation inédite" en France, de l’aveu de la présidente Janine Drai, à laquelle est confrontée la cour d’assises de Paris dans le procès du braqueur multirécidiviste italien.

Ferrara et deux de ses complices présumés dans la spectaculaire évasion de la prison de Fresnes en mars 2003 – Hamid Hakkar et Dominique Battini – ont quitté l’audience en début d’après-midi, juste après avoir récusé tous leurs avocats.

Ils ont ainsi mis à exécution une menace qu’ils avaient brandie dès mercredi, après le rejet d’une nouvelle demande de renvoi qui faisait suite, cette fois, à une bousculade générale dans le box entre accusés et gendarmes. Ces incidents à répétition font désormais régner "la peur" à la cour d’assises selon Me Bernard Ripert, l’un des défenseurs. Et risquent d’influencer négativement les jurés.

"Dites-nous clairement comment une audience criminelle, pour la première fois dans ce pays, peut se poursuivre sans défenseur", a interrogé un autre avocat de la défense, Me Patrick Maisonneuve.

"Oui nous sommes en 2008, dans une démocratie, mais les débats doivent se poursuivre parce que la cour en a décidé ainsi", a rétorqué la présidente de la cour d’assises.

Le procès pourrait toutefois se poursuivre sous certaines conditions, prévues par le Code de procédure pénale et la Cour de cassation.

Gilles Halais avec agences