Procès d'Yvan Colonna : enfin la vérité ?
C'était le 4 juillet 2003, le Raid arrêtait celui qui était recherché depuis plus de cinq ans. Yvan Colonna se cachait alors dans une bergerie, près de Porto Pollo en Corse.
Yvan Colonna a-t-il vraiment tué Claude Erignac ? La veuve du préfet, qui assistera au procès, attend des débats "qu'une vérité sorte" et la réponse à la question qu'elle se pose depuis près de 10 ans : "Pourquoi a-t-on assassiné mon mari ?"
_ Christine Colonna, la soeur du berger de Cargèse, attend elle aussi que "la vérité éclate, que le scénario des événements soit clairement décortiqué, que l'on fasse la lumière sur certaines zones d'ombre".
La défense d'Yvan Colonna devrait notamment critiquer les errements de l'enquête et certaines méthodes des policiers, accusés de "pressions" en garde à vue sur les membres du commando Erignac.
_ Des "pressions" qui auraient contribué à faire désigner Colonna comme le tueur du préfet.
Présenté comme celui qui a, au sein d'un commando de six hommes, exécuté de trois balles dans la nuque le plus haut représentant de l'Etat en Corse, Yvan Colonna a toujours clamé son innocence.
_ Cinq des six responsables du crime déjà condamnés en 2003 ont mis en cause le berger en 1999 avant de se rétracter. Ils affirment désormais que Colonna est étranger à l'affaire et l'un d'entre eux dit être le "vrai" tireur. L'accusation ne dispose pas d'éléments matériels contre Yvan Colonna, comme pour les autres, confondus par les communications passées sur portables. Lors de plusieurs confrontations, les témoins directs du crime ne l'ont jamais reconnu. Si son nom a été mêlé dès les années 80 à plusieurs épisodes de la violente lutte nationaliste, Colonna, fils d'un ancien député, a un casier judiciaire vierge.
La défense d'Yvan Colonna a cité comme témoin Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée et menace de déposer plainte contre lui si l'homme de confiance de Nicolas Sarkozy refuse de venir témoigner au procès. Les avocats de Colonna s'appuient sur un article du magazine Le Point qui affirme que Claude Guéant a convoqué à l'Elysée fin octobre Roger Marion, ancien patron de la police antiterroriste et témoin-clef de l'audience, pour évoquer sa déposition au procès.
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