Procès Colonna : le commando à la barre
"Etre citoyen en Corse peut conduire inévitablement à la prison". Conclusion d’Alain Ferrandi, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, lors de son témoignage hier matin devant la cour d’assises spéciale.
Il a disculpé Yvan Colonna de toute participation au complot, mais en utilisant une phrase à double sens, invoquant le sens de "l'honneur" du berger corse. "Je sais que tu es un homme d'honneur et que si tu avais participé à cette action, tu l'aurais revendiquée. Par conséquent, je confirme que tu ne faisais pas partie du groupe" : a lancé Alain Ferrandi à Yvan Colonna. Cet homme de 47 ans, qui fut le chef du commando selon les enquêteurs, assume la pleine "responsabilité" de cet acte mais a toujours refusé de détailler les responsabilités de chacun.
La position de Pierre Alessandri est plus délicate. Il a désigné dès sa garde à vue en mai 1999 Yvan Colonna comme étant "le tireur", admettant qu'il était lui-même sur le lieu de l'assassinat. Faits pour lesquels il a d'ailleurs écopé de la réclusion criminelle à perpétuité. Dix-sept mois plus tard, en octobre 2000, il est le premier à revenir sur sa position initiale pour mettre hors de cause son ami d'enfance devant les juges d'instruction. Position qu'il défendra à son procès en 2003, avant de varier encore. En octobre 2004, étant définitivement condamné, il a envoyé un nouveau courrier aux juges pour se désigner comme étant le "tireur". Yvan Colonna, son voisin de toujours à Cargèse, avait été arrêté en juillet 2003 et clamait depuis son innocence.
Le témoignage de Pierre Alessandri est donc un élément essentiel pour la défense d'Yvan Colonna, bien à la peine depuis une semaine pour soutenir la position de son client.
Caroline Caldier
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