Procès Colonna : double appel de la défense et du parquet
Dès l'annonce du verdict, hier soir, les avocats d'Yvan Colonna ont crié à l'erreur judiciaire. Très vite, ils ont annoncé leur intention de faire appel de la décision de la cour d'assises spéciale de Paris. Appel formalisé ce matin par les avocats du berger corse, qui avaient plaidé l'acquittement et espèrent que leurs arguments seront entendus lors d'un nouveau procès.
L'appel des avocats de la défense a été aussitôt suivi d'un "appel incident" du parquet. Cela signifie que si Yvan Colonna était reconnu coupable une seconde fois, il risquerait à nouveau la peine maximale, c'est-à-dire la perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Le berger, condamné hier à la prison à vie, mais sans période de sûreté, prend donc le risque de voir sa peine alourdie en appel.
Pour les sympathisants d'Yvan Colonna, rien n'est perdu : ils rappellent le cas de Jean Castela et Vincent Andriuzzi. Les deux militants nationalistes avaient été tous deux condamnés à 30 ans de réclusion criminelle en 2003 pour complicité d'assassinat du préfet Erignac, avant d'être acquittés l'année dernière.
Le second procès d'Yvan Colonna ne devrait pas se tenir avant un an. Il se déroulera à nouveau devant une cour d'assises spéciale, sans jury populaire, spécialement formée pour les affaires de terrorisme. Mais la cour sera cette fois composée de neuf magistrats, au lieu des sept de la première instance.
Dans la foulée de l'audience judiciaire, une audience civile s'est tenue ce matin à Paris. La famille de Claude Erignac n'a formulé aucune demande de dommages et intérêts, mais l'Etat réclame 250.000 euros à Yvan Colonna pour l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella. La décision a été mise en délibéré à la fin de la semaine prochaine.
Céline Asselot (avec agences)
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