Procès Clearstream : le général Rondot à la barre
Ses états de service parlent pour lui. Le général Philippe Rondot, c'est par exemple celui qui a arrêté le terroriste Carlos, en 1994, au Soudan. A l'époque de l'affaire Clearstream, il est devenu conseiller pour le renseignement et les opérations spéciales, au ministère de la Défense. Maître-espion, dira-t-on par la suite. C'est à ce titre que Dominique de Villepin le charge, en 2003, d'enquêter sur les fameux listings.
Le général Rondot a tout noté, tout épluché. Ses carnets le seront à leur tour aujourd'hui, devant le tribunal. Il écrit notamment que, lors de la réunion du 9 janvier 2004 dans le bureau de Villepin, à laquelle participait Jean-Louis Gergorin, a été abordé la question d'"un compte couplé N. Sarkozy". Or Dominique de Villepin a toujours formellement nié avoir appris ce jour-là que le nom de son adversaire politique se trouvait sur les listings.
Il y a aussi cette note, en date du 19 juillet 2004. Une phrase imputée à l'ancien Premier ministre, qui laisse penser, selon l'accusation, qu'il était animé de mauvaises intentions : “si nous apparaissons, le PR (président de la République) et moi, nous sautons.”
Le témoignage du général Rondot est d'autant plus attendu que, pendant l'instruction, après une première déposition, il a ensuite refusé de témoigner. Aujourd'hui, il n'a pas le choix...
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