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Procès AZF : relaxe générale au bénéfice du doute

C'est une surprise. Il n'y aura pas de condamnations suite à l'explosion de l'usine chimique d'AZF, en septembre 2001. Au terme d'un procès fleuve, le tribunal correctionnel de Toulouse a décidé de relaxer la société Grande Paroisse et l'ancien directeur de l'usine. Quant à Total, la maison-mère, et son ex-PDG, ils ne seront pas jugés.
Article rédigé par franceinfo
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Relaxés "au bénéfice du doute". Après quatre mois de procès, le tribunal correctionnel de Toulouse a décidé de ne pas condamner Serge Biechlin, l'ancien directeur de l'usine, ni la société Grande Paroisse, propriétaire du site.

Le tribunal va donc à l'encontre des réquisitions du parquet, qui avait réclamé leur condamnation pour “fautes caractérisées”. Le ministère public avait requis trois ans de prison avec sursis et 45.000
euros d'amende contre M. Biechlin, 225.000 contre Grande Paroisse, estimant qu'ils avaient commis des négligences, à l'origine de la catastrophe.
_ Certains experts avaient en effet conclu que la catastrophe était due à un stockage imprudent de deux matières explosives. Mais le tribunal s'inscrit en faux : il est impossible selon lui de "conclure avec certitude" que ce problème de stockage a causé l'explosion. Malgré tout, il dénonce des "fautes organisationnelles" au sein de l'usine.

Total et son ancien PDG hors de cause

Quant à Total, la maison-mère de Grande Paroisse, et son ex-PDG Thierry Desmarest, ils ne seront pas jugés. Une vingtaine des 3.184 parties civiles estimaient que le groupe et son ancien dirigeant étaient les "donneurs d'ordre" et qu'ils étaient responsables de négligences à l'origine de l'explosion de l'usine chimique. Elles avaient donc délivré à leur encontre des citations directes à comparaître. Des citations jugées aujourd'hui "irrecevables" par le tribunal correctionnel de Toulouse. Total et Thierry Desmarest sont donc mis hors de cause.

Les parties civiles entre colère et tristesse

Le procès se termine donc sans aucune condamnation. Une aberration aux yeux des parties civiles, qui dénoncent "un scandale" et font part de leur frustration.

L'explosion de l'usine chimique, le 21 septembre 2001, avait fait 31 morts et plus de 2.000 de blessés. Elle avait en outre causé 71.000 dommages matériels, pour lesquels Total a déjà versé 2 milliards
d'euros d'indemnités.

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