Prison ferme pour sept policiers : leurs collègues mettent en cause les magistrats
Actualisé à 15h45
A Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) le 9 septembre dernier, un policier est blessé à la jambe, percuté par une voiture après une course-poursuite. Dans leur procès-verbal, lui et ses collègues accusent le conducteur de la voiture qu'ils poursuivaient. Mais au cours de sa garde à vue, l'homme ne cesse de nier. Et au fil des heures, les témoignages des policiers s'effondrent un à un. C'est en réalité l'un des collègues, au volant d'une deuxième voiture de police, qui est à l'origine de l'accident.
Les policiers ont été condamnés à des peines allant de six mois à un an de prison ferme. La condamnation sera inscrite au casier judiciaire pour cinq d'entre eux, ce qui entraîne leur radiation définitive de la police.
Ces peines sévères vont bien au-delà des réquisitions du substitut du procureur qui avait réclamé du sursis, et la radiation pour cinq des sept prévenus. Le représentant du parquet est allé jusqu'à comparer les policiers dans cette affaire à la Gestapo, provoquant des huées au tribunal et un tollé chez les syndicats de police.
A la barre, trois policiers ont reconnu avoir menti, et s'être concertés pour établir un faux procès-verbal. Un policier a accusé un collègue de lui avoir demandé de rédiger un faux. Mais les autres, eux, n'ont rien reconnu.
- A l'issue de l'audience, plusieurs dizaines de policiers, "scandalisés par le jugement" selon l'un d'eux, ont manifesté devant le palais de justice de Bobigny. La réaction du ministre de l'Intérieur les aura confortés : dans un communiqué, Brice Hortefeux estime que "sans naturellement méconnaître la nature des faits qui ont été
reprochés aux policiers, ce jugement (...) peut
légitimement apparaître, aux yeux des forces de sécurité, comme
disproportionné".
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