Prison avec sursis et forte amende requise contre l'ex-PDG de Vinci
A l'heure où la crise jette une lumière crue sur les rémunérations des grands patrons, la décision du tribunal correctionnel de Nanterre concernant Antoine Zacharias, 70 ans, est très attendue. Il est jugé pour abus de biens sociaux et abus de pouvoir pour ses rémunérations astronomiques et ses retraites plus que dorées, entre 2004 et 2008. Le procureur de la République a réclamé contre lui une peine de deux ans de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende.
Ce procès d'un grand patron mis en cause pour le montant de ses émoluments excessifs est le premier du genre en France. Et il pourrait faire jurisprudence en matière de rémunérations des patrons. Entre 2004 et 2008, Antoine Zacharias, l'un des grands patrons français les mieux payés, s'est fait octroyer de substantielles augmentations par son conseil d'administration, n'hésitant pas, quand il le pouvait, à écarter ceux qui s'y opposaient.
Il a aussi quitté le groupe en 2006 nanti d'une prime de départ, le fameux parachute doré, de 13 millions d'euros, d'une retraite chapeau, payée par l'entreprise, de deux millions d'euros par an et de conséquents jetons de présence. A celà s'ajoutaient deux millions d'euros de stock-options, pouvant potentiellement donner quelques dizaines de millions de plus-values supplémentaires. Mais il n'a pas pu les toucher. “M. Zacharias a été le chef de projet de sa propre rémunération”, a déclaré la procureure Marie-Aimée Gaspari dans son réquisitoire de près d'une heure. “Au nom de la réussite, tout n'est pas permis,tout ne se justifie pas”. Elle a expliqué qu'il y avait bien abus de biens sociaux et abus de pouvoir, car les actifs de l'entreprise ont été mis en péril, dans le seul bénéfice d'Antoine Zacharias.
Le jugement sera rendu dès ce soir. Un délai très court, en raison de l'exemplarité de cette affaire, a expliqué la présidente du tribunal.
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