Prières de rue : "On ne pratique pas sa religion dans les caniveaux"
Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, s'est indigné, vendredi, des prières de rue. "Il y a un besoin à peu près de 5 000 lieux de culte" pour "régler le problème de manière définitive", a-t-il expliqué à franceinfo.
Le préfet des Hauts-de-Seine a interdit toute nouvelle prière de rue à Clichy-la Garenne, après des tensions entre la communauté musulmane et des élus locaux. Le maire Les Républicains de la ville de banlieue parisienne, Rémi Muzeau, avait organisé vendredi 10 novembre, avec d'autres élus de la droite francilienne, une manifestation pour s'opposer à une prière de rue.
Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, s'est ému de la situation, vendredi 17 novembre sur franceinfo. "Je suis contre les prières de rue parce que c'est indigne. On ne pratique pas sa religion dans les caniveaux. Malheureusement, il y a un manque de lieux de culte en France. Il faut trouver une solution", a-t-il expliqué.
"Multiplier par deux" les lieux de culte
Il a développé : "Il y a 2 500, 2 600 lieux de culte en France. Pour pouvoir régler ce problème de manière définitive, il faut que les lieux de culte soient multipliés par deux en France. Il y a un besoin à peu près de 5 000 lieux de culte."
À Paris, Abdallah Zekri a pointé le 11e arrondissement où la salle de prière reste trop exiguë : "Il y a une salle de prière qui rassemble 1 000 personnes et, tous les vendredis, il y a 1 000 personnes dans la salle et 500 sur le trottoir", a-t-il regretté.
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Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobieà franceinfo
Selon Abdallah Zekri, Rémi Muzeau avait fait "des promesses en période électorale quand il avait besoin des musulmans, d'après mes renseignements. Il a signé un papier s'engageant à la construction d'un lieu de culte", a-t-il détaillé.
Abdallah Zekri est revenu sur les incidents de vendredi dernier à Clichy-la-Garenne, entre des musulmans et certains élus qui avaient chanté la Marseillaise pour empêcher la prière de rue de se dérouler. "Ce qui m'a choqué, c'est qu'on vienne chanter la Marseillaise, qui est un hymne national, qui doit être respecté, sur le bord du trottoir. On ne doit pas la réciter à tout bout de champ pour provoquer les autres. Je suis musulman, je suis Français, je la respecte et je chante la Marseillaise à certaines occasions. Mais venir comme ça, sur le trottoir, réciter la Marseillaise, ça veut dire quoi ? Ceux qui faisaient la prière ne sont pas des Français ? (...) J'ai trouvé cette attitude ignoble et choquante", a-t-il expliqué.
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