Poursuivi au pénal pour avoir laissé seul son fils de 5 ans
Accusé de “mise en danger de la santé et de la sécurité d’un mineur”, le père du petit Mathieu sera jugé le 26 septembre prochain au tribunal correctionnel et non au tribunal civil. Il risque 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende. Il a également été placé sous contrôle judiciaire par un juge des libertés et de la détention.
"L’enfant a été repéré lundi par des promeneurs qui s’inquiétaient de le voir tout seul dans le jardin, raconte Christophe Gesset, du syndicat de police Synergie officiers. Le petit garçon a alors répondu qu’il était seul parce que son père travaillait mais qu’il pouvait l’appeler en cas de problème (Le Parisien)".
Depuis le début du mois d’août, Mathieu, 5 ans, avait en effet l’habitude de se retrouver seul la journée dans le jardin du Luxembourg, muni d’un téléphone portable. Son père, 47 ans, divorcé et chauffeur-livreur la journée, n’aurait trouvé aucune solution pour le faire garder alors qu’il en a la charge ce mois-ci. Par ailleurs, il n’a pas de logement fixe dans la capitale, il loge chez des amis tandis que son ex-femme, elle, vit en province.
“C’est un couple tout à fait normal, explique Christophe Gesset, ils n’avaient jamais eu de problèmes auparavant. D’ailleurs le père n’a pas tout de suite compris ce qu’on lui reprochait lors de sa garde à vue. Il pensait peut-être que le jardin du Luxembourg était un endroit sûr”.
_ Confrontés à des contraintes quotidiennes grandissantes ou tout simplement parce que leur conception des rapports adultes-enfants évolue, de plus en plus de parents aujourd’hui laissent leur enfants seuls. L’histoire de Mathieu ressemble sans doute à celle de beaucoup d’autres.
Les poursuites pénales lancées à l’encontre de son père soulèvent donc plusieurs questions. Celle de la définition de responsabilité des adultes sur les mineurs mais aussi celle de la judiciarisation de telles affaires.
_ Dans le cas de Mathieu, ce qui est clair, c’est que la Justice a voulu marquer le coup. En se tournant vers le pénal, elle ne se contente pas de solutions permettant la mise en place des mesures éducatives.
Aujourd’hui, Mathieu a rejoint sa mère. Son père, lui, doit entamer des démarches pour se faire soigner psychologiquement avant son audience en septembre.
Alexis Piaton, avec agences
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