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Une femme de 30 ans entendue par l'IGPN pour violence policière, la police conteste sa version des faits

Après le témoignage vidéo d'une femme de 30 ans, habitante de Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne) dans le Parisien et Loopsider, dans laquelle elle accuse des policiers de violences à Créteil, la police conteste sa version des faits.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Témoignage d'Oriana à Loopsider - Capture Ecran (CAPTURE D'ÉCRAN / LOOPSIDER)

Dans une vidéo publiée le 24 décembre sur Loopsider, Oriana apparaît défigurée, le visage tuméfié, les yeux injectés de sang. Sur plusieurs photos diffusées dans la vidéo, on observe d'autres bleus sur son corps et un bout de dent cassé. La jeune femme affirme avoir été tabassée par des policiers dans la nuit du 16 décembre, à Créteil.

D'un accrochage à une interpellation

Ce soir-là, elle admet avoir pris le volant en état d'ébriété et avoir eu un accrochage. Les passagers de la camionnette contactent alors la police, qui se rend sur place. C'est là que les choses dégénèrent selon Oriana et son amie présente avec elle. Elles expliquent qu'après avoir échoué à souffler dans un éthylotest, Oriana est mise au sol par un des policiers qui lui met une "balayette".

La jeune femme lui rend un coup de pied. Elle aurait ensuite été menottée, insultée et frappée par plusieurs policiers : des coups de pied au visage et dans le dos. Elle affirme également avoir été à nouveau frappée dans la fourgonnette de police puis dans la cellule de dégrisement.

Trois policiers ont porté plainte contre elle

La jeune femme est finalement envoyée aux urgences : elle a une plaie derrière la tête qui nécessite deux points de suture. À sa sortie de l'hôpital, elle est placée en garde à vue : trois policiers ont porté plainte contre elle pour "outrage à agent" et "violence sur personne dépositaire de l'autorité publique".

Des sources policières donnent en effet une version différente à France Bleu Paris : selon elles, la jeune femme a tenté de s'enfuir après son accrochage, a giflé deux des passagers de la camionnette et donné un coup de pied à l'un d'eux.

Selon ces même sources, la jeune femme, qui faisait exprès de ne pas souffler correctement dans l'éthylotest, a insulté les policiers à plusieurs reprises. Au moment de lui mettre les menottes, elle frappe alors le policier du poing, sur l'avant-bras, et gifle un agent. Alors qu'elle tente de mettre une seconde gifle, le policier lui met une balayette. C'est là que la jeune femme, menottée, heurte le sol. Selon la police, une fois embarquée dans la fourgonnette, elle tente de mettre des coups de pied. Son amie, qui a insulté un policier, a également été interpellée pour "outrage à agent".

L'IGPN saisie

Selon le témoignage d'Oriana, deux commissariats ont par la suite refusé de prendre sa plainte contre les policiers. La jeune femme a donc décidé de porter plainte directement auprès de l'IGPN et a été entendue vendredi dernier.
Elle sera par ailleurs jugée le 5 octobre 2020 devant le tribunal correctionnel de Créteil pour "outrage à agent et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique" ainsi que pour "conduite en état alcoolique", deux délits qu'elle reconnaît.

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