Sarcelles : il n'y a pas de "zéro défaut" dans la prévention des drames, estime un syndicat de commissaires de police
Invité de franceinfo lundi, le secrétaire national du syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), Jean-Paul Mégret, rappelle qu'il existe un "nombre de mesures possibles, urgentes, pour désarmer quelqu'un lorsqu'on sent qu'il y a une détresse".
Un policier de 31 ans a tué samedi 18 novembre à Sarcelles (Val-d'Oise) trois personnes avec son arme de service et blessé grièvement sa petite amie avant de se suicider. Au lendemain de ce drame, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a affirmé que les policiers pourraient "rester armés" hors service, une disposition prise après les attentats de 2015.
Invité lundi de franceinfo, Jean-Paul Mégret, secrétaire national du syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), rappelle que "des mesures urgentes" existent afin de "désarmer" un policier "lorsqu'on sent qu'il y a une détresse". "Malheureusement, dans tous ces dispositifs préventifs, on n'est pas dans le zéro défaut", explique-t-il. "On est sur quelque chose de très complexe et de non maîtrisable."
franceinfo : Comment réagissez-vous à ce drame ?
Jean-Paul Mégret : C'est un acte horrible, avec quelqu'un qui est censé servir et protéger nos concitoyens et qui ôte la vie d'un certain nombre de personnes dans un geste fou. Et ceci avec son arme de service. On est sur quelque chose de très complexe et de non maîtrisable.
Pourquoi ce policier avait-il son arme alors qu'il n'était pas en service ?
Il venait de terminer son service. Avant les événements du Bataclan, les policiers ne pouvaient porter leur arme que lorsqu'ils étaient sur le point de reprendre leur service ou lorsqu'ils venaient de le quitter, c'est-à-dire qu'ils étaient entre deux vacations. Après ces événements, dans le cadre de l'état d'urgence, on a élargi ce port d'arme, mais ce système est encadré.
Encadré de quelle manière ?
D'abord, il faut faire la demande de port d'arme, ce qui signifie qu'il faut être à jour sur les mesures de sécurité, savoir par exemple comment entreposer cette arme pour qu'elle ne soit pas susceptible d'être manipulée par des gens qui ne la connaîtraient pas. Et surtout, on a un suivi instantané pour savoir où sont ces armes. Ce sont certes des armes individuelles, mais on a la capacité de savoir [où elles se trouvent] et d'empêcher les gens qui seraient psychologiquement fragiles de les avoir. On a aussi un certain nombre de mesures possibles, urgentes, pour désarmer quelqu'un lorsqu'on sent qu'il y a une détresse. Malheureusement, dans tous ces dispositifs préventifs, on n'est pas dans le zéro défaut. Et il faut rappeler qu'on a élargi ce port d'arme pour augmenter la capacité de riposte des fonctionnaires de police dans le contexte terroriste.
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