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: Reportage En filature avec la BAC de Paris contre les pickpockets : "On retrouve tous les profils de délinquants qu'on avait avant le Covid"

Le retour des touristes s'accompagne d'une recrudescence des vols à la tire. La brigade anticriminalité du VIIIe arrondissement de Paris mobilise des patrouilles en uniforme pour rassurer les passants et des équipes en civil pour traquer les suspects.

Article rédigé par Lauriane Delanoë
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) de Nevers, dans la nuit de mardi 14 à mercredi 15 décembre 2021. (PHOTOPQR/JOURNAL DU CENTRE/MAXPPP)

Le suspect est repéré : il s'agit d'un homme assis dos à sa victime potentielle à la terrasse d'un restaurant. "On a assisté à un tentative de vol", assure le commissaire central adjoint du VIIIe arrondissement de Paris, Quentin Bévan. La victime s'est rendu compte que l'on mettait la main dans son sac donc, très rapidement, l'individu a quitté les lieux et s'est engouffré dans une bouche de métro pour essayer de s'éloigner un peu du secteur où il a tenté de 'travailler', comme on dit dans notre jargon." 

Après deux ans de pandémie, les touristes sont de retour à Paris. Et, avec eux, les pickpockets. Dans le cadre de son plan tourisme, la préfecture de police de Paris mobilise des patrouilles en uniforme dans les rues, pour dissuader les voleurs et rassurer les passants. D’autres équipes, en civil, traquent les pickpockets, comme la brigade anticriminalité du VIIIe arrondissement parisien. 

Les terrasses de bars et restaurents vers Opéra, à Paris, où la brigade a suivi le suspect. (LAURIANE DELANOË / RADIO FRANCE)

60 interpellations en juillet

Ni une, ni deux, la brigade met le suspect sous filature de policiers en civil, après sa fuite dans le métro. "Si on le laisse dans la nature, dans quelques minutes ou quelques heures, on va avoir une victime qui va se faire voler, explique le commissaire Quentin Bévan. On préfère garder à l'oeil cet individu pour essayer de le mettre hors d'état de nuire. En l'état, il n'a pas vraiment saisi d'objets dans le sac de la victime, donc ça ne permettrait pas de le placer en garde à vue et d'avoir des suites judiciaires."

Près de la place de la Madeleine, une policière se déplace à pieds, en civil. Un de ses collègues est plus loin, deux autres sont à scooter ou à moto. Ils se fondent dans la foule. "Avec le Covid, il y a eu moins de touristes, moins d'argent, moins de déplacement donc moins de vols, constate Alain (le prénom a été modifié), le brigadier-chef. Mais ça reprend." "La semaine dernière, le service investigation du VIIIe arrondissement a interpellé un auteur d'une dizaine de faits de vols à la tire, vols dans des véhicules ou dans des grands hôtels", poursuit le commissaire central adjoint. 

"On retrouve tous les profils de délinquants qu'on avait avant la crise sanitaire. Tous les jours, on a des interpellations en flagrant délit"

Quentin Bévan, commissaire central adjoint

à franceinfo

Dans le quartier d'Opéra, la brigade retombe sur le suspect. Il s'installe à une terrasse quelques instants, se lève, se pose à un restaurant puis à un autre...  L'homme monte finalement dans un bus jusqu’à Gare du Nord et sort des quartiers touristiques. Aucun vol repéré en flagrant délit, mais pas de regret pour le brigadier-chef : "On sait qu'il reviendra. Pendant toute la filature, il n'a pas réussi à travailler mais s'il avait volé, on aurait été là pour interpeller." En juillet, la brigade anticriminalité du VIIIe arrondissement a mené une soixantaine d'interpellations.

En filature avec la BAC de Paris contre les pickpockets – reportage de Lauriane Delanoe.

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