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Police : Gérald Darmanin envoie un courrier aux policiers pour confirmer la mise en œuvre de la réforme cette année

Malgré l'opposition dans les rangs de la police, le ministre de l'Intérieur compte bien mettre en place la réforme de la police d'ici à la fin de l'année.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Gérald Darmanin lors d'une conférence de presse au ministère de l'Intérieur pour présenter le rapport 2022 sur la lutte contre les drogues, à Paris le 1 mars 2023. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

La réforme de la police sera bien mise en œuvre d'ici la fin de l'année, annonce du ministère de l'Intérieur vendredi 3 mars alors que la colère gronde dans les rangs de la police judiciaire depuis l'été dernier. Gérald Darmanin maintient donc le cap malgré la fronde. 

Le ministre de l'Intérieur a envoyé un courrier aux policiers vendredi matin pour leur dire que la réforme serait bien mise en place d'ici la fin de l'année. Alors qu'un rapport du Sénat préconisait un moratoire jusqu'aux Jeux Olympiques de 2024, pour éviter une réorganisation avant la fin de cette échéance cruciale. 

>> Réforme de la police judiciaire : on vous explique comment travaillent les enquêteurs de la PJ

Cette réorganisation se résume à la mise en place d'une seule direction par département pour chapeauter l'ensemble des services : sécurité publique, renseignement territorial, police aux frontières (Paf) et police judiciaire (PJ). Le tout sous l'autorité du préfet. Les "PJistes" comme ont les appelle craignent d'être sollicités pour d'autres missions, de perdre des moyens et leur liberté d'investigation. Mais Gérald Darmanin tient à cette réforme. Seule concession annoncée vendredi, le directeur départemental sera aussi directeur interdépartemental pour la PJ et la Paf. Rien de neuf sous le soleil pour Yann Bauzin, président de l'ANPJ, l'association nationale de la police judiciaire, à l'origine de la fronde. "Dans les effectifs, dans les rangs, c'est l'écœurement", dit-il. Il n'y a rien de nouveau dans cette proposition, selon lui. "C'est un toilettage du projet initial qui nous a été proposé en juin. À l'époque on parlait de service uniquement d'investigation interdépartementaux de la police nationale. Ce sont maintenant des directions interdépartementales."

"Rien n'a changé, aucune critique n'a été entendue, aucune proposition n'a été entendue. C'est un projet qui se déroule exactement comme il était prévu au départ." 

Yann Bauzin, président de l'ANPJ

à franceinfo

L'idée de départ était de simplifier l'organisation de la police en mettant fin aux silos : les différentes filières - sécurité publique, PJ, Paf, renseignements - qui travaillaient côté à côte. Il y aura désormais une multitude d'échelons départemental, interdépartemental, zonal, national, illustration du mille-feuille administratif français. 

Les policiers judiciaires toujours en colère

Peu de chance donc que cette annonce parvienne à faire retomber la colère. D'autant que dans le détail de la nouvelle carte proposée, certains découpages sont pour le moins étonnants car les directions interdépartementales ne regrouperont pas les mêmes départements pour la police judiciaire ou la police aux frontières. Exemple : les Bouches-du-Rhône où le directeur interdépartemental chapeautera aussi les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes pour la PJ mais le Var et le Vaucluse pour la Paf. Ou dans le Nord de la France, les directeurs interdépartementaux du Nord et du Pas-de-Calais auront compétence sur la PJ dans les deux départements, avec les doublons voire les rivalités qu'on peut imaginer. D'autant que la direction d'enquête, c'est aux parquets qu'elle est confiée avec encore un autre découpage au niveau national.

Mais pas de quoi apaiser les policiers de la PJ. Les syndicats de police saluent globalement une avancée mais pas les policiers de la PJ. Un chiffre circule : 10 à 15% des "Pjistes" qui auraient déjà demandé une réorientation depuis l'annonce de la réforme. 

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