Lille : un homme meurt un mois après avoir reçu un tir de la police, sa famille demande l'ouverture d'une information judiciaire

Un Lillois de 24 ans, qui avait été grièvement blessé par une balle lors d'une opération de police il y a un mois, est mort dans la nuit de la Saint-Sylvestre. Sa famille demande l'ouverture d'une information judiciaire pour avoir accès à la procédure, rapporte jeudi 3 janvier France Bleu Nord.

Les faits se sont déroulés le 1er décembre dernier dans le quartier de la rue de Solférino, à Lille, rappelle France Bleu Nord. Le jeune homme venait de déposer une personne devant une voiture présumée volée et il a pris la fuite quand les policiers de la Brigade anti-criminalité, la Bac, ont voulu l'interpeller. C'est à ce moment qu'il a reçu un tir au ventre. Il a été hospitalisé dans un état grave et a succombé à ses blessures un mois après.

Une enquête est en cours à l'Inspection générale de la police nationale, l'IGPN, la police des polices. La famille du jeune homme demande également l'ouverture d'une information judiciaire pour qu'un juge d'instruction soit nommé et veut "des réponses précises aux questions qu'elle se pose. Les seules demandes, c'est d'avoir accès aux éléments de la procédure", indique l'avocat des parents, frères et oncles et tantes du jeune homme.

La légitime défense en question

Pour maître Abderrahmane Hammouch, "on ne sait rien sur les circonstances de la mort de ce jeune homme. Tout ce que l'on souhaite, c'est qu'on puisse apporter des réponses aux questions les plus simples que l'on se pose. Bien sûr, il appartiendra à la justice de dire si oui ou non les services de police étaient en état de légitime défense. Mais on ne peut pas, sur la base d'une simple enquête IGPN ou d'un point de vue purement subjectif d'une partie à la procédure, considérer que l'état de légitime défense peut être retenu".

Le parquet de Lille a ordonné une autopsie et assure que l'enquête préliminaire se poursuit, indique France Bleu Nord. La police du Nord affirme de son côté que le policier a tiré "a priori en état de légitime défense" mais reconnaît être toujours en attente des conclusions de l'IGPN.