Cet article date de plus de trois ans.

"Ils n'ont pas été dignes de leur uniforme" : prison ferme pour des policiers après des violences lors d'une intervention à Marseille

Les trois CRS ont été reconnus coupables d'enlèvement et séquestration, de violences volontaires et de faux. Le plus gradé est condamné à quatre ans de prison ferme.

Article rédigé par Ariane Griessel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Contrôle de police à Marseille le 19 mars 2020 (illustration) (GERARD JULIEN / AFP)

Il est déjà peu fréquent de voir des policiers jugés en comparution immédiate… Mais les peines prononcées mercredi 6 mai par le tribunal correctionnel de Marseille sont exceptionnelles : quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt pour le plus gradé des trois, dix-huit mois ferme avec mandat de dépôt pour un jeune sorti d'école il y a quelques mois, et un an avec sursis pour une CRS adjointe de sécurité.

Ces trois fonctionnaires de la CRS autoroutière de Septèmes-les-Vallons (Bouches-du-Rhône) étaient jugés pour des violences pendant une intervention sur le Vieux-Port, à Marseille, accusés d'avoir frappé un homme à plusieurs reprises avant de le conduire et l'abandonner en pleine nature, à plusieurs dizaines de kilomètres.

Lors de l'audience, la procureure a estimé que "les fonctionnaires n'ont pas été dignes de leur uniforme". Un avis suivi, donc, par les juges qui ont même prononcé des peines supérieures à ses réquisitions. Les trois CRS sont reconnus coupables d'enlèvement et séquestration, de violences volontaires et de faux : le jour des faits, ils avaient écrit dans le procès-verbal avoir emmené la victime à l'hôtel de police, alors qu'ils l'avaient déposée dans un terrain vague à une trentaine de kilomètres de Marseille.

Mon client est sorti de l'école de police il y a trois ou quatre mois, il est très peu aguerri et a été dépassé par les événements.

Jennifer Attanasio, avocate d'un des policiers

Pour l'avocate du jeune policier condamné à 18 mois de prison ferme, la justice a voulu faire un exemple : "Il a été indiqué à l'audience que c'est justement parce qu'on porte beaucoup de crédit à la parole des policiers qu'on se veut très sévère quand ils fautent. Je crois que c'est la raison pour laquelle le tribunal a voulu faire un exemple. Les peines sont lourdes."

Les trois prévenus ont donc désormais une inscription au casier judiciaire, ce qui signifie qu'ils ne pourront plus exercer le métier de policier. Les deux hommes condamnés à de la prison ferme ont été incarcérés dès hier soir. Tous ont dix jours pour faire appel.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.