"Démerdez-vous grosse merde" : un policier du 17 relaxé en appel après avoir insulté une femme menacée puis frappée par son ex-conjoint

Il avait été condamné à huit mois de prison avec sursis en première instance.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un policier répond au numéro 17 de police-secours au commissariat de Mulhouse, le 21 août 2023. (photo d'illustration) (JEAN-FRANCOIS FREY / MAXPPP)

Un policier de 48 ans a été relaxé mercredi 28 février par la cour d'appel de Versailles après avoir insulté une femme qui avait appelé le 17 pour dénoncer des menaces de la part de son ex-conjoint, indique l'avocate de la plaignante à franceinfo. Elle avait été rouée de coups par ce même ex-conjoint le lendemain de son appel. En garde à vue, le fonctionnaire avait admis ne pas avoir pris l'appel au sérieux. Il avait été condamné en première instance à huit mois de prison avec sursis probatoire, assortis d'une interdiction d'exercer la profession de policier pendant 18 mois et d'une obligation d’indemniser la victime.

Le 31 juillet 2022, Ophélie appelle le 17 pour signaler que son ex-conjoint est devant chez elle à Osny, dans le Val-d'Oise, et menace de la tuer. Mais le policier qui répond ne prend pas l'appel au sérieux et se moque d'elle. Puis la victime s'adresse à l'homme qui la menace : "Casse pas les couilles Issa." Le fonctionnaire, toujours au téléphone, réplique alors : "Tu parles mal grosse merde. Tu m'étonnes qu'il te menace", et raccroche.

Puis Ophélie rappelle le 17 une heure et demie plus tard pour se plaindre de l'échange, mais tombe sur le même professionnel. Celui-ci lui répond alors "Ah bon, il vous a insultée ? [...] 'Démerdez-vous grosse merde', ça m'étonnerait."

"Je me suis lâché verbalement contre elle"

Au lendemain de ces appels, Ophélie est rouée de coups par son ex-conjoint en sortant de chez elle. Le fonctionnaire de police reconnaît plus tard devant l'IGPN "avoir mal parlé à la dame", fait preuve de "grossièreté" et ne pas avoir répondu "correctement", toujours selon le PV d'audition. "J'ai eu un moment d'égarement et je me suis lâché verbalement contre elle", a admis le policier.

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