Attaque à la préfecture de police : Mickaël Harpon "n'aurait jamais dû rester dans un service aussi sensible", selon le président de la commission d'enquête
D'après le député Eric Ciotti, des "signaux faibles en matière de radicalisation" avaient été "émis à plusieurs reprises".
"Nous avons eu connaissance d'une faillite collective (...) compte tenu du profil de Mickaël Harpon." Selon le président de la commission d'enquête parlementaire sur l'attaque à la préfecture de police de Paris, "il y a eu une accumulation de signes" en amont de la tuerie et l'auteur "n'aurait jamais dû rester dans un service aussi sensible". C'est ce qu'a estimé Eric Ciotti, mercredi 5 février, au micro de RTL.
Le 3 octobre 2019, Mickaël Harpon, informaticien à la préfecture de police de Paris, a tué quatre fonctionnaires avant d'être abattu. D'après le député LR des Alpes-Maritimes, des "signaux faibles en matière de radicalisation" avaient été "émis à plusieurs reprises".
"Son habilitation aurait dû lui être retirée"
Plus tard, lors d'une conférence de presse, Eric Ciotti et le rapporteur de la commission, Florent Boudié (LREM), ont fait part de "la sidération" de l'ensemble des membres de la commission face à une "accumulation de dysfonctionnements majeurs, structurels, fonctionnels et organisationnels", face à "l'amateurisme" régnant dans cette direction, aussi sensible.
Ils ont mis l'accent sur l'absence de "culture de la vigilance de la vulnérabilité", l'absence de "formation à la détection et la prévention des risques de radicalisation" islamiste. La DRPP était très loin, ont-il dit, "des standards en vigueur dans les autres services de renseignement" comme la DGSI (sécurité intérieure) ou la DGSE (sécurité extérieure).
Au regard des auditions menées, les deux parlementaires ont conclu que Mickaël Harpon "n'aurait jamais dû rester dans un service aussi sensible, il n'aurait pas dû se trouver là" et "son habilitation [secret-défense] aurait dû lui être retirée".
"Depuis 2012, a aussi indiqué Eric Ciotti, il y a eu 76 signalements de radicalisation [islamiste] dont 46 depuis le 3 octobre 2019", date de la tuerie de la préfecture de police.
"Il faut monter le degré de sécurité de la DRPP ou intégrer sa mission de sécurité intérieure au sein de la DGSI", a résumé Florent Boudié. Les deux parlementaires ont laissé entendre que leur préférence allait vers un regroupement au sein de la DGSI. Le rapport final sera remis au président de l'Assemblée nationale le 7 avril.
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