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Application de signalement des délit à Nice : la Quadrature du Net s'interroge sur la légalité et l'utilité de Reporty

Benjamin Sontaag, co-fondateur de l'association la Quadrature du Net, a expliqué, lundi sur franceinfo, qu'il attendait de voir si l'application Reporty, actuellement en test à Nice (Alpes-Maritimes), ne posait pas de problème en termes de légalité sur les données utilisées.

Article rédigé par franceinfo
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Capture d'écran de la vidéo de présentation de l'application Reporty, testée à Nice (Alpes-Maritimes), à partir du 15 janvier 2018. (CAPTURE ECRAN / FRANCEINFO)

"On voit que le maire de la ville [de Nice, Christian Estrosi] ne se gêne pas d'expliquer à quel point c'est utile pour instaurer la délation dans toute la ville", a estimé Benjamin Sontaag, lundi 15 janvier sur franceinfo. Le co-fondateur de l'association Quadrature du Net "attend de voir" si l'application permettant d'appeler lorsqu'on est témoin d'une incivilité et de filmer l'incident en temps réel, actuellement en test à Nice (Alpes-Maritimes)"est utile ou pas". Reporty a été développée en Israël par la start-up de l'ancien Premier ministre Ehud Barak.

franceinfo : Cette application peut-elle poser problème ?

Benjamin Sontaag : Comme tout outil numérique, il faut toujours penser que ce sont aussi et surtout des outils politiques. Là, on voit que le maire de la ville ne se gêne pas d'expliquer à quel point c'est utile pour instaurer la délation dans toute la ville. Je ne nie pas que ça puisse avoir un effet intéressant, ça permet d'avoir des informations précises en cas d'accident ou autre.

Cette application est-elle légale ?

Cela peut l'être si ça respecte les directives européennes concernant la vie privée. Idéalement, cette application devrait être sous logiciel libre, parce que c'est le seul système qui permet d'avoir confiance aujourd'hui. Si ça a été développé par une société privée, il est peu probable que ce soit un logiciel libre. Nous allons d'ailleurs voir s'il n'y a pas des systèmes qui poseraient problème en termes de légalité sur les données utilisées.

Le test est encadré. Qu'est-ce vous craigniez ?

On craint que ce soit comme la vidéosurveillance qui coûte très cher avec une efficacité relative. On peut donner la chance au produit, mais il faut que, derrière, il y ait des rapports qui montrent statistiquement combien cela coûte, combien de vidéos ont été partagées, si le travail des forces de l'ordre en ressort amélioré. On attend de voir si c'est utile ou pas.

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