Plainte en France contre DSK pour "tentative de viol". Ses avocats ripostent
Actualisé à 17h27 avec plainte DSK
Février 2007, sur le plateau d’un talk-show télévisé présenté par Thierry Ardisson.
La jeune journaliste et écrivaine Tristane Banon confesse, sur un ton relativement léger, qu’un homme politique, dont le nom sera masqué à l’antenne, a tenté de la violer. Les faits se seraient déroulés début 2003.
Son récit livre de nombreux détails : un appartement d’un quartier chic parisien, avec pour seuls meubles un lit et un magnétoscope. L’homme politique qui ne peut répondre à l’interview qu’en lui tenant la main. Puis la main glisse, l’homme se fait insistant, puis violent. La scène se termine en bagarre, au sol, entre l’agresseur et sa victime. Coups de pied, coups de poing, la jeune femme prend la fuite.
Si elle ne dépose pas plainte à l’époque des faits, c’est à la demande de sa propre mère, Anne Mansouret, une élue socialiste de Haute-Normandie - aujourd'hui candidate à la primaire socialiste. François Hollande, alors patron du PS, aurait été averti à l’époque des faits et n’a rien dit. Selon l’avocat de la plaignante, il aurait lui-même conseillé à la mère de Tristane Banon de renoncer à saisir la justice.
Tentative de viol
Une première fois, le 16 mai – soit deux jours après l’arrestation de DSK à new York, son avocat fait savoir que Tristane Banon envisage de déposer plainte. Puis décide quatre jours plus tard de finalement réserver sa décision, pour "ne pas être instrumentalisée par la justice américaine", précise aujourd’hui l’avocat.
C’est à la mi-juin que la jeune femme aurait pris sa décision, c'est-à-dire avant la libération de Dominique Strauss-Kahn. La plainte sera adressée demain au parquet de Paris, qui la recevra mercredi, annonce Me David Koubbi.
Une plainte pour "tentative de viol". Car en la matière, le délai de prescription, dix ans, n’est pas écoulé. Des faits "extrêmement graves" et passibles de 15 ans de réclusion criminelle, précise l’avocat.
Il incombe cependant à la victime présumée de prouver qu'elle a effectivement été victime d'une tentative de viol. Son avocat a refusé de dire si la plaignante disposait, ou non, de preuves.
Sans attendre le dépôt de plainte de Tristane Banon, les avocats français de DSK font savoir qu'ils vont à leur tour saisir la justice pour "dénonciation calomnieuse". Me Henri Leclerc et son associée Me Frédérique Baulieu qualifient les allégations de la journaliste et écrivaine d'"imaginaires".
Gilles Halais, avec agences
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