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Pas de renvoi pour le procès Colonna

La cour d'assises spéciale de Paris, qui rejuge Yvan Colonna pour l'assassinat du préfet Erignac, refuse pour l'instant le renvoi du procès exigé par les avocats de la défense. Leur requête qui s’appuyait sur un témoignage-surprise est insuffisamment justifiée aux yeux des magistrats.
Article rédigé par franceinfo
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Pour calmer les esprits, le président Didier Wacogne a annoncé dès la reprise lundi matin qu'il avait fait citer l'ancien procureur de la République de Paris, Yves Bot, l'ex-patron du RAID Christian Lambert, le No2 de la SDAT Philippe Frizon et l'ancien sous-préfet de Corte Jacques Naudin pour les confronter à Didier Vinolas. Cet ex-secrétaire général de la préfecture de Corse a en effet affirmé s'être ouvert, entre 2002 et 2004, à ces fonctionnaires pour leur faire part de ses ''informations'' sur le dossier Erignac.

Didier Vinolas a déclaré vendredi qu'une source "digne de foi", qu'il ne nomme pas, lui a déclaré en 2002 que deux personnes toujours libres avaient participé à l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella où fut volée en septembre 1997 l'arme qui devait servir à tuer le préfet. Il a dit avoir livré ces informations dès 2002 à Yves Bot et à Christian Lambert, qui a arrêté Yvan Colonna en 2003. Aucune suite officielle n'a été donnée à ces révélations. Bien que Didier Vinolas dise ne pas avoir d'élément qui mette Yvan Colonna hors de cause, la défense estime qu'il s'agit d'éléments susceptibles d'innocenter le berger de Cargèse.

Tous les cinq ont répondu présent et devaient être entendus ce lundi soir et très probablement encore demain. En premier, Yves Bot a confirmé en début de soirée avoir rencontré M. Vinolas qui lui demandait ''d'ouvrir la porte du cabinet, voire du bureau du ministre de l'Intérieur'', Nicolas Sarkozy, pour lui faire part de l'existence d'un informateur qui détenait des éléments sur l'assassinat du préfet. ''J'ai appelé M. (Claude) Guéant (...) qui m'a dit que la bonne solution était de conseiller à M. Vinolas de contacter M. Lambert, ce que j'ai fait'', a-t-il ajouté.

Auparavant, la défense s'était opposée avec virulence à cette option de la cour. Me Philippe Dehapiot a notamment fait valoir qu'à l'audience, ces témoins de la dernière minute ne pourraient pas prêter serment. ''Je ne retire pas un iota de ce que j'ai dit depuis le début de ce procès'', a ensuite déclaré Yvan Colonna, très agressif. ''Sarkozy n'a pas dit une fois, mais dix fois que j'étais l'assassin du préfet. Vous me demandez d'avouer. Je n'ai jamais rien fait, je ne vais pas vous avouer ce que je n'ai pas fait''.

Yvan Colonna, 48 ans, est emprisonné depuis juillet 2003 dans ce dossier après s'être caché pendant quatre ans. Il a été condamné à la réclusion à perpétuité en première instance en 2007, malgré ses protestations d'innocence.

Caroline Caldier avec agences

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