Participer à "L’Ile de la tentation" est un travail (cassation)
La participation à l’émission de télé-réalité "L’Ile de la tentation" est un travail. Dans son arrêt rendu aujourd’hui, la Cour de cassation valide donc différents arrêts de la cour d’appel de Paris, accordant le statut de salarié à trois anciens candidats du jeu.
La société productrice du jeu, Glem (devenue depuis TF1 Production), est condamnée à verser de lourdes indemnités aux anciens candidats de cette émission de télé-réalité, au titre de la rupture de ce qui doit être considéré comme un contrat de travail à durée indéterminée. C’est la première fois que la Cour de cassation est amenée à se prononcer sur le statut de candidat à une émission de télévision.
Cet arrêt vient confirmer les décisions d’autres juridictions. En novembre 2005, les prud’hommes de Paris avaient donné raison à trois participants, jugeant qu’ils avaient bien accompli "un travail", fût-ce dans un décor de rêve. A ce titre, les "règlements de participant" avaient été requalifiés en CDD.
Le 12 février 2008, la cour d’appel de Paris était même allée plus loin, allant jusqu’à requalifier les règlements en CDI et à condamner Glem pour "travail dissimulé". Les magistrats avaient notamment considéré que "l’immixtion de caméras dans la vie privée, même consentie, ne relevait pas d’un simple divertissement". Seule la condamnation pour "travail dissimulé" a été invalidée en cassation, mais la partie du jugement d’appel portant sur la requalification des contrats, confirmée.
"L'Ile de la tentation" propose à des couples "de soumettre leur amour à la tentation", durant douze jours, sur une île paradisiaque, entre croisières en yacht de luxe et soupers au champagne.
Gilles Halais, avec agences
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