Paris : un palace condamné après l'agression sexuelle d'une ancienne employée
L'hôtel Park Hyatt Paris-Vendôme a été condamné pour ne pas avoir rempli ses obligations en matière de prévention du harcèlement sexuel, précise l'AFP, vendredi.
Le conseil de prud'hommes de Paris a condamné, le 3 août, l'hôtel Park Hyatt Paris-Vendôme à indemniser une jeune femme agressée sexuellement par un client en 2010, annonce l'AFP, vendredi 30 septembre, confirmant une information de Challenges. L'hôtel a notamment été condamné pour ne pas avoir rempli ses obligations en matière de prévention du harcèlement sexuel.
Cette ancienne femme de chambre avait été victime d'attouchements sexuels par un client, membre de l'entourage du prince Al-Thani du Qatar, le 27 juillet 2010, précise le magazine Challenges. L'employée avait immédiatement averti sa hiérarchie, mais personne n'avait prévenu la police. La plainte n'avait été déposée que le lendemain au commissariat, par la victime elle-même, laissant le temps à l'agresseur de repartir au Qatar.
La femme de chambre avait été retirée du planning de l'hôtel en septembre. Puis licenciée en janvier 2011 par son employeur, la Société française de services, pour "refus de mutation" après plusieurs arrêts de travail pour "état de stress post-traumatique" et une tentative de suicide.
Une première en matière de harcèlement sexuel
Six ans plus tard, le palace parisien a été jugé coresponsable, avec la Société française de services, du préjudice subi. "Nous avons réussi à faire condamner le donneur d'ordre (...), c'est une première en matière de harcèlement sexuel", a déclaré l'avocate de la plaignante, Maude Beckers. Le palace devra verser, solidairement avec la Société française de services, 20 000 euros de dommages et intérêts à l'ex-salariée de ce prestataire.
Le conseil de prud'hommes reproche au palace de ne pas avoir apporté "suffisamment de preuves dans la mise en place de dispositions pour prévenir les faits de harcèlement sexuel". L'hôtel est en outre spécifiquement épinglé pour "faute", pour n'avoir "pas cru devoir prévenir la police le soir même de l'agression, ce qui a facilité la fuite de l'agresseur".
Le groupe Hyatt compte faire appel
Contacté par l'AFP, le groupe Hyatt a annoncé son intention de faire appel pour "rétablir la vérité", estimant que "le tribunal s'est fait instrumentaliser". Ce jugement "est à l'opposé des valeurs et de la pratique que défend Hyatt depuis toujours en matière de relations humaines au sein de ses hôtels", a réagi Michel Jauslin, vice-président régional des opérations pour la France, à l'époque directeur général du Paris-Vendôme.
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