Ouverture du procès en appel du "boucher au bistouri"
Aux enquêteurs, le "docteur" Michel Maure avait assuré être "l’un des plus grands chirurgiens esthétiques du monde", avec ses 20 ans d’expérience et quelque 300 interventions pratiquées chaque année. Ses déboires judiciaires, il les expliquait par des jalousies professionnelles, et la volonté des plaignantes de ne pas payer la facture. Des plaignantes qu’il accuse d’avoir été manipulées.
En première instance pourtant, le "champion du monde du bistouri" a été condamné à trois ans de prison ferme pour mise en danger de la vie de ses patientes, lors d’opérations de chirurgie esthétique ratées à Marseille. L’instruction a permis de démontrer qu’il opérait sous anesthésie locale – surtout des femmes venues pour des liposuccions ou la pose de prothèses mammaires – dans ce qu’il présentait comme son cabinet médical. En réalité, une clinique désaffectée et interdite (lire ci-dessous).
"Il a pratiqué une médecine de garage. Ses patientes étaient exposées à un risque immédiat de mort", avait fustigé le tribunal correctionnel. La plupart ont été défigurées, ou marquées à vie comme cette patiente qui s’est retrouvée avec un sein déplacé sous le bras.
Par la voix de ses avocats, Michel Maure a toujours nié toute faute. La défense va d’ailleurs une nouvelle fois plaider la relaxe, et la réhabilitation du médecin, radié à vie par le conseil de l’Ordre. Le procès en appel se déroule jusqu’au 27 janvier à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
Gilles Halais avec agences
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