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Omar Raddad : <i><br>"L’ADN m’a innocenter"</i> ?

Condamné à 18 ans de prison pour le meurtre de Ghislaine Marchal avant d’être gracié, le jardinier de Mougins (Alpes-Maritimes) espère être totalement innocenté par la justice. Il est allé plaider sa cause place Vendôme ce matin…
Article rédigé par franceinfo
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C’est l’une des grandes énigmes criminelles de ces 20 dernières années.
_ Le 23 juin 1991, Ghislaine Marchal, une riche veuve de 65 ans, est retrouvée poignardée dans sa villa de la Côte d’Azur. Sur la porte de sa chaufferie, à côté du corps, les policiers relèvent l’inscription "Omar m’a tuer", écrite avec le sang de la victime. Un message assorti d’une faute d’orthographe devenue tristement célèbre, qui met les enquêteurs sur la piste de l’employé de maison de la victime.

En 1994, le jardinier marocain est condamné à 18 ans de réclusion criminelle.

Quatre ans plus tard, le président Chirac accorde à Omar Raddad une grâce présidentielle partielle, promise à l’occasion de la visite en France du roi du Maroc Hassan II en mai 1996. Grâcié après sept ans de prison, mais pas innoncenté.

Ce matin, Omar Raddad, qui continue de clamer son innocence, a été reçu à la Chancellerie. A la sortie de cet entretien de près d’une heure avec un conseiller de Rachida Dati, l’ex-jardinier s’est déclaré "très content", et il a confié ses "espoirs". Ses espoirs d’un nouveau procès.

"Je veux prouver mon innocence parce que mon innocence est dans le dossier", a insisté Omar Raddad. "Pour moi malheureusement, sept ans, deux mois et huit jours derrière les barreaux, il est trop tard pour me les rendre. Mais pour la vérité, il n’est jamais trop tard. Le combat continue. Je combattrai jusqu’au dernier jour de ma vie", s’est-il promis.

"Un beau cadeau de Noël"

La justice a pourtant déjà rejeté une demande en révision, en novembre 2002. Mais Omar Raddad et sa nouvelle avocate, qui a succédé à Me Jacques Vergès, font valoir que toutes les pistes n’ont pas été correctement explorées. Il y a notamment ces traces d’un ADN masculin, découvertes tout près de la fameuse inscription, mélangées au sang de la victime. Un ADN dont il a été prouvé qu’il n’était pas celui du condamné, mais qui n’a pour autant jamais été identifié.

C’est sur ces bases qu’Omar Raddad fonde ses espoirs. "Le corps est sorti de prison, mais ma tête est toujours derrière les barreaux", explique l’ex-jardinier. Pour son avocate, l’annonce d’un procès en révision "serait un beau cadeau de Noël".

Gilles Halais avec agences

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