Omar Raddad : <I>"La justice m'a tué"</I>
"J'ai confiance pour avoir un deuxième procès. C'est très, très important pour moi. C'est le combat de toute ma vie", confie Omar Raddad.
Le 23 juin 1991, Ghislaine Marchal, 65 ans, était assassinée de plusieurs coups de couteau dans sa villa de Mougins (Alpes-Maritimes). Sur la porte, l'inscription "Omar m'a tuer", écrite par un doigt trempé dans le sang, avait conduit les enquêteurs sur la piste de son jardinier. Condamné aux assises à 18 ans de réclusion criminelle, Omar Raddad avait bénéficié, le 4 septembre 1998, d'une libération conditionnelle. Le président Jacques Chirac lui avait accordé une grâce partielle réduisant sa peine de quatre ans et huit mois.
Depuis, l'ancien jardinier n'a eu de cesse d'obtenir la révision de son procès. Car il n'a jamais été innocenté. Le 20 novembre 2002, la Cour de révision a rejeté une première demande de révision."La prison pour une personne innocente, ça a perturbé toute ma vie", explique-t-il.
Son nouvel avocat, Sylvie Noachovitch, souhaite présenter très bientôt une deuxième requête en révision. Avec des éléments nouveaux dans le dossier : les empreintes génétiques découvertes sur la porte sur laquelle avait été écrit le message "Omar m'a tuer". L'ADN masculin n'a pas été identifié, mais une chose est sûre : ce n'est pas celui d'Omar Raddad, a conclu une expertise en février 2001.
"Il faut que la justice ait, j'espère, un jour un peu le courage d'ouvrir le dossier et de voir à qui appartient cette empreinte génétique", explique Omar Raddad. "Ca n'est pas tombé là par hasard. Pour moi, la personne qui a écrit, c'est lui qui a tué Mme Marchal".
Après sa libération, Omar Raddad a d'abord travaillé dans une boucherie halal à Marseille. Il habite aujourd'hui à Toulon et n'a plus d'activité. Souffrant d'une profonde dépression, il est en arrêt maladie. "Dans ma tête, je suis toujours derrière les barreaux".
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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