Nord : interdit de fréquenter les mineurs, un homme écope de six mois de prison avec sursis après s'être fait passer pour un instituteur
L'homme, 45 ans, était déjà sous le coup d'interdictions similaires, et le juge chargé de son suivi socio-judiciaire pourrait décider par la suite de le renvoyer en prison.
Un homme qui s'était fait passer fin mars pour un instituteur à Douai (Nord), délivrant un cours incohérent à une classe malgré une interdiction de fréquenter les mineurs en raison d'agressions sexuelles passées, a été condamné vendredi 29 avril à six mois de prison avec sursis.
Le tribunal lui a infligé cette peine pour le vol dans la classe d'un livre et un porte-clé, ainsi que 500 euros d'amende pour l'intrusion dans l'école. Ce vol "sert de support pour une condamnation beaucoup plus large", en raison du "profil inquiétant" du prévenu, a estimé son avocat Me Philippe Janneau. La peine comprend un sursis probatoire sur trois ans avec interdiction d'entrer en contact avec des mineurs, et de paraître dans des lieux fréquentés par les mineurs.
L'homme de 45 ans, était déjà sous le coup d'interdictions similaires, et le juge chargé de son suivi socio-judiciaire pourrait décider par la suite de le renvoyer en prison pour avoir violé ce suivi. Contre ce prévenu à l'élocution laborieuse, porteur d'une forme atypique d'autisme, la procureure avait requis une peine "exceptionnelle pour un profil exceptionnel" de 30 mois de prison dont 12 avec sursis probatoire.
Un profil particulièrement inquiétant
L'homme s'était introduit le 23 mars dans une école primaire de Douai, dont la classe de CM1-CM2 attendait justement un remplaçant. Après plus d'une heure de cours incohérent, les élèves avaient alerté les enseignants. Congédié à la récréation, il était parti en laissant un message pour réclamer un stage. Ce fils d'instituteur, candidat malheureux à l'IUFM (institut universitaire de formation des maîtres), avait déjà tenté d'entrer dans des écoles sous prétexte d'y faire un stage.
Il avait été condamné en 2003 et 2004 pour des agressions sexuelles, et en 2013 pour une exhibition, a rappelé la présidente du tribunal. Sous le coup d'un suivi socio-judiciaire pendant dix ans, il l'avait déjà enfreint trois fois, y compris en se faisant recruter dans un centre de vacances, ce qui lui a valu de passer un an et demi en prison.
A l'audience, il a répété s'être rendu dans cette école pour "sociabiliser" et "faire l'expérience d'enseigner", assurant ne pas avoir "touché les enfants". Il a reconnu une attirance sexuelle pour les adolescentes. Il a aussi dit avoir suivi une voix qu'il dit entendre, "Eureka" : "c'est plus fort que moi", assure-t-il. La procureure, a estimé que son discernement n'était pas aboli. Son profil "dangereux", suscite "l'inquiétude depuis des années", a-t-elle souligné. "Il peut passer à l'acte n'importe où n'importe quand."
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