Nord : des propos "inexacts" selon le magistrat
Didier Beauvais, ancien président de la chambre de l'instruction à Douai au moment où Fabrice Burgaud officiait dans l'affaire d'Outreau et aujourd'hui conseiller à la Cour de Cassation, avait évoqué mardi à l'audience d'autres procédures judiciaires liées à des affaires de mœurs. Cité par la Voix de Nord, le magistrat aurait parlé de "soirées habituelles, à Boulogne ou à Avesnes-sur-Helpe", des "soirées-bière où on invite les voisins, on boit beaucoup, on joue aux cartes ou au jeu de l'oie, et où le gagnant peut choisir une petite fille, avec l'accord des parents" . "Là-bas, ce ne sont pas des psychologues qu'il faut envoyer, mais des sociologues ou des ethnologues", aurait-il ajouté.
Dans un communiqué diffusé hier soir, Didier Beauvais s'est élevé ''contre la reproduction inexacte'' de ses propos. ''Livrés de manière erronée, (ils) ont pu effectivement indigner les habitants du Nord-Pas-de-Calais, dont je fais d'ailleurs moi-même partie, et qu'à aucun moment je n'ai insultés'', a souligné le magistrat, ajoutant ne jamais avoir qualifié Avesnes-sur-Helpe de ''lieu de décadence'' comme le dit le maire de la commune.
Valérie Létard, secrétaire d'Etat à la Solidarité et élue du Valenciennois, a qualifié les propos tels que repris par le journal, de "diffamatoires et stigmatisants". "Près d'un an après la banderole insultante déployée lors du match PSG-Lens", elle s'est déclarée "inquiète par ces dérives qui, une fois encore, font injure à la fierté et à la dignité des femmes et des hommes du Nord/Pas-de-Calais". Le porte-parole de la garde des Sceaux a indiqué de son côté que cette affaire était "prise au sérieux" et que le ministère avait demandé la transmission des "termes exacts des propos" tenus par Didier Beauvais.
''D'ores et déjà au cours de l'audience disciplinaire, la représentante de la chancellerie (la directrice des services judiciaires Dominique Lottin, NDLR) avait tenu à rappeler qu'il était hors de question de stigmatiser une région ou une catégorie de personnes'', a ajouté M. Didier, citant le réquisitoire de Mme Lottin. Lorsqu'ils déposent devant le CSM, les témoins bénéficient d'une immunité, et ce pour garantir une entière liberté d'expression.
Caroline Caldier avec agences
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