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Non-lieu pour Didier Julia, le député qui voulait libérer les journalistes en Irak

Dans leur ordonnance de non-lieu, les juges ont estimé que le député avait agi en liaison avec les autorités françaises - et non sur initiative personnelle - pour tenter de libérer Christian Chesnot et Georges Malbrunot, les deux journalistes otages en Irak.
Article rédigé par franceinfo
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En fait, il agissait en service commandé - du moins, il rendait des comptes aux autorités françaises. Didier Julia, député de son état, et deux de ses collaborateurs, Philippe Brett et Philippe Evanno, n'ont pas agi de leur propre initiative, pour tenter de faire libérer les deux journalistes otages en Irak.
_ Christian Chesnot et Georges Malbrunot ont ainsi été retenus pendant quatre mois - libérés le 21 décembre 2004.

L'affaire avait fait grand bruit à l'époque. Après la libération des journalistes, le gouvernement Raffarin avait demandé au parquet de Paris de lancer des poursuites pénales, expliquant à l'époque que non, la France ne menait aucune forme de diplomatie parallèle...
_ Didier Julia a bénéficié du statut de témoin assisté ; ses deux compagnons, eux, ont été mis en examen pour "intelligence avec une puissance ou une organisation étrangère ou avec ses agents de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, notamment à sa diplomatie et à la sauvegarde de sa population".

Les trois hommes étaient soupçonnés d'avoir mené une enquête parallèle, sans mandat officiel, et d'avoir entretenu des contacts avec la résistance irakienne (opposée au régime en place).
_ On les accusait aussi d'avoir reçu l'assistance logistique de la Côte d'Ivoire, pour mener à bien leur entreprise.

Voilà qui n'a pas vraiment convaincu les juges antiterroristes. Marc Trevidic et Marie-Antoinette Houyvet ont rendu une ordonnance de non-lieu le 30 avril. Ils estiment que les trois hommes avaient agi dans cette affaire en liaison avec les autorités françaises.

C'est ce qu'ils ont toujours affirmé, du reste. Didier Julia a ainsi expliqué qu'il tenait régulièrement informé le directeur de cabinet du président de la République. Philippe Evanno, lui, a raconté qu'un membre de la DGSE, les services secrets, était là pour les surveiller.
_ Des déclarations que les juges ont pu vérifier. Avant de blanchir totalement les trois hommes.

Guillaume Gaven, avec agences

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