Mort de Rémi Fraisse : une manifestation de lycéens dégénère à Saint-Denis

Ce devait être un rassemblement à la mémoire de Rémi Fraisse, le jeune opposant au projet de barrage de Sivens (Tarn), mort dans la nuit du 25 au 26 octobre. Une manifestation de lycéens a donné lieu à des débordements à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), lundi 10 novembre. La façade d'un lycée de cette banlieue nord de Paris ayant notamment été incendiée. Vers 12h30, de nombreux CRS – dont certains équipés de Flash-Ball – étaient toujours en faction dans le centre de cette commune populaire, où le calme semblait toutefois être revenu.

Les incidents ont éclaté vers 10 heures, en marge d'un rassemblement à la mémoire de Rémi Fraisse, devant le lycée Paul-Eluard, selon la police. Un groupe de quelque 150 personnes, des "casseurs" selon cette source, a décidé de se rendre dans le centre de Saint-Denis pour en découdre avec les forces de l'ordre. "On a bloqué le lycée. Après, ça a dégénéré, il y avait beaucoup de monde. Certains sont montés sur des voitures et ont cassé des magasins", a témoigné une lycéenne sous couvert d'anonymat.

Voitures caillassées, vitrines brisées…

Entre le lycée et le centre-ville, des voitures ont été caillassées et quelques vitrines "brisées", a ajouté une autre source policière. Les auteurs des débordements ont notamment tenté de s'en prendre au supermarché Carrefour du centre, qui a pu fermer ses grilles à temps. L'un des rideaux métalliques a été en partie défoncé. Devant ce commerce, "ça a été violent", a décrit un vendeur de fleurs, témoin de la scène. "Ils étaient une quarantaine, ils ont voulu rentrer dans le magasin, mais les employés ont fermé le rideau métallique. Ils ont tapé dessus. (...) La police est arrivée, ils sont partis en courant."

Parallèlement à ces débordements, "des jeunes du quartier ont profité de la confusion pour multiplier les vols à l'arraché", toujours selon la police. Certains d'entre eux "ont été interpellés". Selon plusieurs internautes, la façade d'un autre établissement scolaire, le lycée Suger, a été incendiée. 

Face à ces incidents, "un important dispositif policier", avec environ 200 fonctionnaires de police, a été mobilisé pour ramener le calme. Un hélicoptère a même survolé la ville. La station de métro Basilique de Saint-Denis a été fermée plus d'une heure, et le trafic de tramway interrompu "par mesure de sécurité", selon la RATP, qui a précisé que des "casseurs" avaient également brisé la vitre d'un bus près d'un lycée.