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Mort de Lola à Paris : ce que l'on sait de l'enquête et de la principale suspecte

La principale suspecte est une jeune femme de 24 ans qui a été mise en examen. Le mobile du crime est encore à déterminer par les enquêteurs.

Article rédigé par franceinfo
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Des fleurs devant la résidence de Lola, le 14 octobre 2022.  (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Après le meurtre de Lola, 12 ans, à Paris vendredi 14 octobre, la principale suspecte a passé sa première nuit en prison. Cette jeune femme de 24 ans est placée en détention provisoire et mise en examen depuis lundi 17 octobre au soir dans le cadre d'une information judiciaire pour "meurtre", "viol", "acte de torture et de barbarie" et "recel de cadavre". Cette femme a reconnu les faits avant de se rétracter, a appris franceinfo auprès de la procureure de Paris. Un homme de 43 ans est également mis en examen pour "recel de cadavre", il est soupçonné d'avoir transporté le corps de la collégienne. Il est placé sous contrôle judiciaire, la détention provisoire n'étant pas possible du fait de la peine encourue.

La principale suspecte est une femme de 24 ans

La principale suspecte impliquée dans la mort de Lola, 12 ans, est une femme de 24 ans. Lundi, lors du débat à huis clos devant les juges des libertés et de la détention (JLD), elle est apparue le regard déterminé, l'allure juvénile et très calme. De source proche du dossier, il s'agit d'une ressortissante algérienne arrivée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour étudiant. Le 21 août dernier, elle a été interpellée dans un aéroport par les services de police qui ont constaté un défaut de titre de séjour. Comme le prévoit la procédure pour les étrangers sans antécédents judiciaires, une OQTF (obligation de quitter le territoire français) lui a été délivrée, avec un délai de retour volontaire de 30 jours.

Cette femme s'était fait connaître des services de police comme victime de violences conjugales en 2018, a indiqué cette même source. Cette femme de 24 ans n'a pas d'autres antécédents judiciaires. La question de sa santé mentale se pose désormais et donc son éventuelle irresponsabilité pénale. Comme dans toutes les affaires criminelles une expertise va être réalisée. En attendant son état a été considéré comme suffisamment bon pour qu’elle puisse être interrogée et placée en détention provisoire.

Lola a été entraînée chez la sœur de la suspecte

Ne la voyant pas rentrer chez elle après les cours au collège vendredi après-midi, les parents de Lola, inquiets, avaient signalé sa disparition à la police. Ils avaient ensuite partagé une photo de leur fille vendredi soir sur Facebook, indiquant "alerte enlèvement, notre fille Lola a été vue pour la dernière fois à 15h20 en compagnie d'une fille qu'on ne connaît pas dans notre résidence". C'est plus tard dans la soirée, vers 23 heures vendredi, qu'un homme sans domicile fixe a découvert le corps de l'adolescente sans vie, ligotée et recroquevillée dans une malle. Elle présentait plusieurs plaies à la gorge.

En garde à vue, la principale suspecte oscillait "entre reconnaissance et contestation des faits", selon la procureure de la République de Paris. "Elle aurait entraîné la victime jusqu'à l'appartement de sa sœur, vivant dans le même immeuble que l'enfant." La principale suspecte aurait alors imposé à la victime "de se doucher avant de commettre sur elle des atteintes à caractère sexuel et d'autres violences ayant entraîné la mort". Elle aurait ensuite "dissimulé le corps dans la caisse".

La suspecte est ensuite revenue sur ses aveux, mais plusieurs éléments la mettent en cause. Sur les images de vidéosurveillance de l’immeuble, on la voit notamment manipuler la caisse dans laquelle le corps de Lola a été caché. C'est l'exploitation de ces images de vidéosurveillance qui avait permis son interpellation à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) samedi après avoir été identifiée.

Un mobile encore mystérieux

Pour l'instant, le mobile du crime reste mystérieux. Les enquêteurs s'intéressent à une dispute entre la principale suspecte et les parents de Lola, gardiens de l’immeuble. Ils auraient refusé de lui donner un badge d’accès au bâtiment. La piste de la vengeance est donc explorée, mais la police n’exclut pas non plus l’hypothèse d’un acte gratuit ou en lien avec le profil de cette femme. Les actes de torture subis par Lola, et les mystérieux chiffres inscrits en rouge sous ses pieds pourraient aller dans ce sens.

Quoi qu’il en soit, ce meurtre n’a rien à voir avec les rumeurs qui ont pu courir ces derniers jours, comme l'affirme l’avocat de la suspecte, maître Alexandre Silva. "La question relative au trafic d'organes, ce n'est pas un sujet, ça n'a jamais fait partie des débats et je ne doute pas que cela n'en fera jamais partie", insiste-t-il. "La seconde rumeur consisterait à parler de rituel sur des enfants, là aussi c'est n'importe quoi. Il faut donc que ces rumeurs cessent et que l'on essaye de penser à l'horreur que traverse la famille de la victime et il n'est pas nécessaire de les accabler avec des élucubrations de cette sorte", continue l'avocat. Selon le parquet de Paris, la jeune femme de 24 ans "n'évoquait pas devant les enquêteurs le moindre échange au sujet de vente d'organes".

Un autre homme mis en examen

Dans cette affaire, en plus de la principale suspecte, trois autres personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue, dont la sœur de la suspecte, âgée de 21 ans, et deux hommes sans lien de parenté. C'est un de ces hommes qui est mis en examen depuis lundi soir et placé sous contrôle judiciaire. Lors de sa garde à vue, il a reconnu avoir transporté la principale suspecte "à sa demande, ainsi que deux valises et la caisse en plastique dans son véhicule de fonction, de Paris jusqu'à son domicile situé à Asnières-sur-Seine". Il déclare également y avoir accueilli la suspecte avec les valises et la caisse.

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