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Mort d'un détenu à Blois : les proches dénoncent un délai d'intervention trop long

A-t-on tardé à intervenir pour secourir le détenu mort lundi matin à la prison de Blois ? C'est la question que pose la famille du jeune homme de 26 ans. Son décès avait été suivi d'une mutinerie. S'appuyant sur les premiers éléments de l'autopsie, le parquet privilégie l'hypothèse d'une insuffisance cardiaque. Mais les proches du défunt estiment que le délai d'intervention des secours a été trop long. France Info s'est procuré le timing exact des évènements.
Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Jérôme Jadot Radio France)

Lundi matin, une soixantaine de détenus avaient saccagé la maison d'arrêt de Blois, en réaction à la mort d'un détenu. Sa famille dénonce une trop lente intervention des secours.

Il a fallu une demi-heure pour qu'ils arrivent, c'est ce qu'a assuré à la soeur du jeune homme décédé son
co-détenu. C'est lui qui donné l'alerte à 5h du matin. "Il a tapé sur la porte, un surveillant est venu, et il lui a dit 'espèce d'alcoolique arrête de dire n'importe quoi' et il est reparti ", explique la soeur du jeune homme décédé.

"Pendant une demi-heure il a souffert, en une demi-heure on peut sauver une vie" (la soeur du détenu décédé)

"De là le co-détenu a demandé à tous les jeunes de la prison de taper avec lui, là ils ont dû voir que c'était assez urgent, le temps qu'ils arrivent mon frère était par terre, il était mort, pendant une demi-heure il a souffert, en une demi-heure on peut sauver une vie ", poursuit-elle.

De source syndicale, les surveillants de nuit ont alerté
leur hiérarchie à 5h14. C'est la procédure explique Jean-François
Forget, secrétaire général du syndicat pénitentiaire UFAP : "Le personnel en service de nuit n'a pas accès à la cellule, cela veut dire que nous n'avons pas les clés. Quand il y a une situation d'urgence, on appelle ce premier surveillant, qui lui en fonction de ce qu'on lui fait savoir, se déplace à l'établissement, tout cela se fait très vite ".

Enquête judiciaire en cours

En l'occurence ce cadre d'astreinte aurait ouvert la cellule
à 5h25, constaté que le détenu ne ventilait plus, appelé les
pompiers arrivés sur place à 5h38, pour un premier massage cardiaque. Le
médecin du SAMU a constaté la mort à 6h10. Une enquête judiciaire est en cours
pour préciser les circonstances du décès. L'autopsie a exclu lundi toute lésion traumatique, une insuffisance cardiaque étant désormais privilégiée.

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