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Corse. Valls et Taubira renforcent la mobilisation anticriminalité

Les ministres de l'Intérieur et de la Justice ont annoncé plusieurs mesures au lendemain du meurtre du président de la CCI de Corse-du-Sud. Francetv info les détaille.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et la ministre de la Justice, Christiane Taubira, pendant une conférence de presse à Ajaccio (Corse-du-Sud) le 15 novembre 2012. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

ASSASSINATS EN CORSE – Au lendemain de l'assassinat du président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Corse-du-Sud, Jacques Nacer, les ministres de l'Intérieur et de la Justice ont appelé, jeudi 15 novembre à Ajaccio, à une mobilisation de l'ensemble des Corses contre la criminalité. Ils ont également dénoncé l'affairisme qui gangrène l'île et rappelé les mesures pour renforcer la lutte contre le crime organisé en Corse annoncées le 22 octobre par le Premier ministre, après l'assassinat d'Antoine Sollacaro, ancien avocat d'Yvan Colonna.

Initialement prévus pour les 29 et 30 novembre, les déplacements de Manuel Valls et Christiane Taubira ont été anticipés à la demande du Premier ministre. Les deux ministres dépêchés à Ajaccio ont réagi à la situation et annoncé l'instauration ou le renforcement de mesures. Francetv info détaille leurs déclarations.

Ce qu'a annoncé le ministre de l'Intérieur

Davantage de mesures de sécurité rapprochée. Des mesures de protection de certaines personnalités en Corse ont "déjà été prises", a révélé Manuel Valls. Mais de nouvelles demandes en ce sens devraient recevoir une réponse favorable, a-t-il ajouté. 

Une action plus efficace de l'Etat. "La Corse, c'est la France. La Corse, c'est la République. La Corse n'est pas un territoire à part, les Corses ont droit à une action efficace de l'Etat", a insisté Manuel Valls, dénonçant "affairisme" et "dérives mafieuses""L'Etat doit jouer pleinement son rôle", a-t-il martelé, alors que l'île concentre "environ 20% des règlements de comptes commis sur le territoire" français, "une proportion tout à fait exceptionnelle". L'île ne compte en effet que 0,5% de la population française.

Valls : "La Corse n'est pas un territoire à part" (Francetv info)

Un renforcement des effectifs des forces de l'ordre et de la vidéoprotection. Le ministre de l'Intérieur a également annoncé que "les services de police et de gendarmerie seront renforcés à plusieurs niveaux". 

La vidéoprotection sur la voie publique doit aussi être accrue, a précisé Manuel Valls. Elle facilitera ainsi l'identification des auteurs de ces homicides ou tentatives d'homicides "lors de leurs déplacements", souligne L'Express.fr. "Cet outil est nécessaire et indispensable dans des villes aussi importantes que Bastia et Ajaccio", a estimé le ministre. La "lecture automatisée des plaques d'immatriculation sur les axes routiers" va, elle aussi, être généralisée à l'île.  

Ce qu'a annoncé la ministre de la Justice

Une meilleure coordination de la justice. "L'Etat ne capitule pas, ne recule pas, a renchéri la garde des Sceaux, Christiane Taubira. L'Etat leur dit clairement aux élus qu'ils doivent s'adosser à cet Etat dans toutes ses dimensions", a-t-elle dit. "Nous mettons tout en œuvre pour que chaque crime soit élucidé, au niveau le plus pertinent. Aucun crime n'est acceptable dans un État de droit."

Taubira : "L'Etat ne capitule pas" en Corse (Francetv info)

"Nous savons qu'il y a des liens étroits entre criminalité organisée et certains types d'activités", a estimé la ministre de la Justice. "Nous devons aussi améliorer le taux d'élucidation des affaires et accélérer la réponse pénale", a-t-elle ajouté, précisant qu'il faut notamment pour cela "mieux coordonner le travail de nos administrations entre elles"

La création d'un pôle antimafia ? Concernant l'éventuelle mise en place d'un pôle antimafia en Corse, sur le modèle de ce qui existe en Italie, Christiane Taubira, n'a pas démenti jeudi à Ajaccio qu'il puisse un jour être créé, rappelle Le Monde.fr

Mais d'après l'AFP, elle a ensuite déclaré que "le gouvernement ne veut pas jouer à l'Etat 'Rambo'", ajoutant que "tout ce qui est nécessaire sera fait et annoncé en temps utile".

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