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Manifestations pour défendre la "justice en danger"

Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis dans toute la France devant les tribunaux pour défendre la justice qu’ils jugent "en danger". Paupérisation, suppression du juge d’instruction, conditions de la garde à vue, la liste des sujets de mécontentement s’allonge. Les personnels du monde judiciaire attendent les réponses de la Chancellerie.
Article rédigé par franceinfo
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Paris, Marseille, Bordeaux. Magistrats, avocats, agents des services judiciaires et pénitentiaires, tous en tenues, se sont réunis devant les tribunaux. Objectif : "Appeler l’opinion publique à se mobiliser pour défendre leur justice afin de garantir à chacun le droit d’être jugé dans la dignité", explique Emmanuel Poinas du syndicat FO des magistrats. Juger dans la dignité, un vrai défi pour certains tribunaux dont le manque de moyens devient criant. Jean-Paul Latanier de la CFDT justice cite pour exemple le TGI de Bordeaux où il manque "20 greffiers et fonctionnaires".

A Bordeaux justement, ils étaient deux cent cinquante élèves de l’Ecole nationale de la magistrature à manifester. La justice, institution qui repose majoritairement sur la vocation et l’implication de ses membres, voit donc ses jeunes recrues dans la rue… Signe qu’un pas de trop a été franchi ? La réforme de la procédure pénale prévoyant de supprimer le juge d’instruction et de confier toutes les enquêtes aux procureurs est le premier objet des griefs des syndicats. Conditions de la garde à vue et allongement du délai de prescription pour les abus de biens sociaux, sont également autant de signes d’une "justice aux ordres" selon les manifestants.

Jamais le monde de la justice ne s’est mobilisé de manière aussi unitaire. A Paris, seuls des "dysfonctionnements" dans les audiences étaient pour l'instant signalés mais en province certaines ont été renvoyées, notamment dans des juridictions de la Manche (Caen et Coutances), ainsi qu'en Alsace, Lorraine et Franche-Comté. A Strasbourg par exemple, les deux audiences correctionnelles ont été renvoyées, après que le président eut expliqué au public l'inquiétude des magistrats face à la réforme de la procédure pénale.

Caroline Caldier avec agences

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