Maltraitance : quatre ans ferme requis contre le père de Dylan

"J'ai fait des bêtises, j'assume". A la barre, le père de Dylan, un maçon de 43 ans, a reconnu une partie des faits qui lui sont reprochés. "Je reconnais les violences. C'étaient des claques sur les fesses ou
derrière la tête mais je ne l'ai jamais roué de coups" affirme cet homme décrit comme un être "rustre" et
"psychorigide" par les experts. En revanche, pas question d'admettre qu'enfermer Dylan dans une chambre privée de lumière, verrouillée de l'extérieur et munie seulement d'un matelas imbibé d'urine tient de la maltraitance. Selon lui, il ne s'agissait que d'assurer la sécurité du garçon décrit par lui comme "agité" , "incontrôlable".

Privé de soins médicaux, Dylan n'était pas non plus scolarisé. Sa mère reconnaît qu'elle avait peur que son fils raconte son calvaire à l'école : "Je voulais parler à personne de ce qui se passait" a dit à la barre cette femme de 36 ans, mise en cause pour n'avoir pas empêché les violences faites à son fils.

"Des gens trop démunis socialement et intellectuellement"

La procureure de la République a requis une peine de cinq ans de prison, dont quatre ans ferme, à l'encontre du père de Dylan. A l'encontre de la mère, Manuella Garnier a demandé trois ans d'emprisonnement, dont 18 mois avec sursis pour abandon matériel et moral et non empêchement des violences.

L'avocat du père, Me Christophe Bringer, a cependant estime que les parents n'avaient pas "volontairement infligé des mauvais traitements par sadisme" mais était simplement "des gens incapables d'apporter des réponses adaptées aux problèmes
d'éducation, parce que trop démunis socialement et intellectuellement".

La procureure a également requis à l'encontre de la grand-mère de Dylan un an de prison dont 6 mois ferme et 6 mois avec sursis contre un voisin pour ne pas avoir dénoncé les faits.

Le jugement pourrait être rendu tard dans la soirée ou mis en délibéré.